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Publié par Messager

LE LYRISME INCARNÉ PAR LES BELGICAINS ET LES JEUNES FORMATIONS MUSICALES CONGOLAISES.

AU CENTRE, DEUX BELGICAINS :  MAX-MONGALI ET ZIZI ZANGA

Le chant lyrique est une technique largement utilisée dans la musique classique, comme l’opéra. Mais aujourd’hui nous évoquerons le lyrisme comme l'expression d’une émotion personnelle intense. Ou selon  le petit Robert, comme étant une manière passionnée, poétique, exaltante, de sentir ou de vivre. Les thèmes récurrents du lyrisme sont l'amour, la mort, la nostalgie, la fuite du temps, le destin, le sacré, etc, etc .Avant de poursuivre  notre sujet, jetons un coup d'oeil sur un pan de notre histoire.

COUP D’ŒIL SUR L’ENSEIGNEMENT DURANT LES ANNÉES ‘60

Durant les années ’60, les cadres faisaient défaut dans tous les domaines en RDC  suite au départ précipité des belges. Pour pallier cette carence, l’enseignement revêtit une importance de premier ordre. Les trois universités étant incapables de combler en un temps record le trou laissé par les cadres belges, l’École Nationale de Droit et d’Administration (ENDA), l’Institut des Bâtiments et des Travaux Publics (IBTP), et l’École des Mines seront créés au Congo. Les académies militaires étrangères accueilleront  les futurs officiers congolais. Des bourses d’études seront attribuées aux étudiants privilégiés en vue de parfaire leur éducation dans des universités étrangères.

Notons par ailleurs que durant la fermeture des Institutions supérieures suite à la révolte étudiante de 1968, les soixante-huitards congolais, issus des Universités et Instituts supérieurs avaient été mobilisés et affectés dans des établissements secondaires à travers la RDC, où ils se joignirent aux professeurs occidentaux et Haïtiens.

NOS AÎNÉS, LES SOIXANTE-HUITARDS

Parmi ces nombreux boursiers congolais qui se sont retrouvés en Europe, coupés de leurs racines, le besoin de constituer des groupes musicaux va se faire ressentir, particulièrement en Belgique où séjournait la majorité des étudiants surnommés « belgicains » avec leurs compatriotes footballeurs évoluant au sein du championnat Belge de Football. Le but recherché par ces formations musicales était  tout simplement de se divertir et d'égayer occasionnellement la communauté congolaise. Au début, leurs chansons dépourvues de tout aspect commercial reflétaient  les rythmes et les styles des orchestres congolais. D’où la préoccupation de Mr.  Steve Van Acker,  lequel en nous envoyant deux œuvres de l’orchestre Tropical, voulait savoir,  ce qui était spécifique dans la musique des belgicains.

Ainsi, le style des belgicains au départ apparenté aux styles connus au Congo a fini progressivement par se métamorphoser.  Du romantisme de la chanson congolaise tenant compte,  d’une part  des US et Coutumes basés sur la pudeur, et d’autre part, d’une éducation religieuse inculquée par les missionnaires axée sur une bonne moralité , les belgicains influencés par la révolte étudiante de 1968, vont à travers leurs œuvres  bousculer la vision traditionnelle congolaise. La société congolaise dans laquelle les relations intimes étaient basées sur les liens de mariage ; où les filles mères et les relations entre jeunes non mariés n'étaient pas tolérées, va découvrir des œuvres poétiques  symbolisant la liberté sexuelle et banalisant le baratin (LITOYI).

La chanson congolaise va désormais s'enrichir des œuvres conçues ailleurs, évoquant notamment la distance qui séparent les  belgicains du pays natal, dans lesquelles la mélancolie se mêle à la nostalgie. « Mboka mopaya », « Matinda », « Bolingo ya téléphone », « Révélation bolingo ya Nzambe », « Léa Lili », « Pili-Pili », « Eminence », « Princesse ya Nono » « Nakoyekola nakokanisa »…… constituent un échantillonnage de ce lyrisme romantique.

Le lyrisme romantique a toujours existé dans la chanson congolaise depuis Marie-Louise de Wendo et Parafifi de Kallé. Ce qui caractérise particulièrement le lyrisme romatique incarné par les belgicans est le fait que les auteurs donnent l’impression de murmurer aux oreilles de leurs auditeurs des paroles intimes accompagnées par une orchestration sobre.

BELLA-BELLA ET BAKUBA : DEUX  DES FORMATIONS ADEPTES DU LYRISME ROMANTIQUE À LA BELGICAINE

 Ce lyrisme institué par les belgicains a été adopté au pays par les jeunes formations musicales, particulièrement  les orchestres Bella-Bella et Empire Bakuba dont les œuvres  étaient  pleines de mélancolies. Ces chansons réalisées  entre la fin des années ’60 et début des années ’70 étaient prisées des filles et de jeunes femmes. Il était fréquent d’entendre les  dames chantonner avec plaisir les titres de Bella-Bella ou de Bakuba.

La compilation que nous vous proposons comporte respectivement cinq œuvres des belgicains,  six de Bella-Bella et cinq de l'Empire Bakuba, reflétant ce lyrisme romantique né dans la diaspora congolaise des années '60

Messager

 

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D
Très belle sélection comme d'habitude.
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