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Publié par Samuel Malonga

 

Noël à Léo avec le Standard de Liège

 

Fin décembre 1965, alors que la IIe République est encore dans ses balbutiements, le général-président demande à la FASCO (Fédération des associations sportives congolaises), l’ancêtre de la Fécofa dirigée par François Kalala, d’inviter le Standard de Liège. L’équipe belge en pleine compétition profite de la trêve hivernale pour passer cinq jours à Léo à l’invitation de Mobutu. Les Liégeois doivent croiser le fer avec les Lions. Les Rouches vont fêter Noël sous les tropiques dans cette ville qui n’est pas encore Kinshasa.

 

Le Standard de Liège, première équipe étrangère de football invitée par le nouveau régime fait le voyage par un régulier d’Air Congo. Au pied de la passerelle, ils sont accueillis par François Kalala et Victor Ndjoli, respectivement président et secrétaire général de la fédération congolaise. Invités pour un seul match contre l’équipe nationale, les Belges sont surpris d’apprendre sur le tarmac à leur descente d’avion que c’est plutôt un tournoi triangulaire qui les attend. Les Diables Noirs de Brazzaville alias Yaka dia mama, sont invités en dernière ressort par Mobutu. Chez les Rouches joue un Congolais : Freddy Mulongo. Il fait le voyage, une sorte de retour aux sources pour lui.  

Les matches sont disputés au stade roi Baudouin devant un public nombreux. Par ce geste sportif, Mobutu en vrai amoureux du football offre aux Kinois le premier tournoi  international de son régime. La présence des Brazzavillois est un signal fort donné au Congo-Brazza pour rétablir la confiance et ces rapports de bon voisinage mis à mal par le refoulement en masse des ressortissants de ce pays décidé en 1964 par Moïse Tshombe alors Premier ministre. L’invitation des Diables Noirs a pour but de calmer les tensions entre les deux Congo afin de repartir sur des bases nouvelles. La magie du football n’unit-elle pas les peuples ?

Le tournoi de Léo oppose trois équipes suivantes : Les Lions du Congo, le Standard de Liège et les Diables Noirs de Brazzaville. Tenu en échec par Diables Noirs, le Standard parvient à battre le onze national congolais. Les fauves poussés par le public et pour sauver l’honneur, l’emportent sur les Brazzavillois qui terminent bon derniers. Le classement du tournoi se présente de la manière suivante :  Standard (3 points), Lions (2 points) et Diables Noirs (1 point).

Avant de rentrer en Belgique, L’équipe belge est reçue en grande pompe à l’hôtel de ville par le Premier bourgmestre de Léopoldville, Zoao Boniface. Le Standard est rentré à Liège avec de belles images d’une ville étonnante. Le sport a une fois de plus fait ses preuves : faire se rencontrer les peuples au-delà de leurs cultures et de leurs convictions politiques, faire oublier les différences en exaltant la joie d’être ensemble, le bonheur de passer de bons moments ensemble.

 

 

Samuel Malonga

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L
Que des souvenirs. Léo n'avait rien à voir avec la poisse de Kinshasa
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C
Merci pour l'article et ces photos d'illustration. Et quand nos mamans mettent les Noko a l'aise. Que des sourires.<br /> Est-ce que Papa Zoao, serait-il toujours en vie? Je me souviens l'avoir vu encore en 2008.
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S
Après quelques recherches dans la toile, il semble bien que papa Zoao et décédé en 2012 à l'âge de 88 ans.
M
Si l'on parcourt les articles de Jean Koke, on pourrait trouver la réponse à la question de Kim sur Zoao. Mais il mesemble qu'il n'est plus de ce monde.<br /> <br /> Messager
S
Les mamans congolaises vêtues à la congolaise, comme c'est beau! Quant à papa Zoao, je ne sais pas s'il est encore en vie. Toutefois, nous y reviendrons.