L’histoire de l’orchestre Orphée Jazz du Congo-Brazzaville
L’histoire de l’orchestre Orphée Jazz du Congo-Brazzaville
Bonjour,
Je suis un mbokatier du Kenya qui adore la musique congolaise. Je souhaite demander à vos chroniqueurs musicaux très compétents de rechercher pour nous l’orchestre du groupe Orphée qui a chanté la chanson "MAYOLANDE" que ma mère a tant aimée. Il n'est pas facile de trouver des informations sur ce groupe. Je serai très reconnaissant si mon souhait est exaucé.
Merci.
Laurian Omondi
La requête de notre ami mbokatier du Kenya, Laurian Omondi, survient au moment où nous sommes en train de présenter les formations musicales des années ’50 et ’61 ayant constitué la pépinière de la musique congolaise. Mais jusque- là, cette évocation s’est limitée aux orchestres de l’autre rive du fleuve Congo, à savoir (Léopoldville) Kinshasa.
Cette requête concernant l’orchestre Orphée Jazz, qui avait sorti la chanson « Ma Yolande » en 1967 aux éditions Pathé Marconi nous pousse à nous référer au livre de notre cher aîné Clément Ossinondé : « Histoire de la musique congolaise, 52 ans de la musique au Congo-Brazzaville (1960-2012) », pour y découvrir des détails intéressants sur cette formation musicale qui a existé durant « l’âge d’or de la musique congolaise » et de laquelle sont issus entre autres : Champro King, Céli Bitshou, Domsis.
L’orchestre Orphée Jazz (1961)
Voici ce qu’écrit Clément Ossinondé à la page 15 sur cet orchestre
« Créé vers la fin de l’année, l’expérience de son chef Ophélé a été exaltante. L’orchestre a un support solide dans le milieu de l’ethnie « mbochi de Boundji » et bénéficie particulièrement des apports techniques du fonctionnaire-musicien Silvère Tsama, chez qui les répétitions du groupe s’effectuent. Orphée Jazz avait un style vraiment national dans les dissonances et les rythmes traditionnels, ce qui faisait de lui l’orchestre le plus populaire d’Ouénzé.
Ses musiciens avaient réussi à former une équipe homogène et performante qui a permis la réalisation d’œuvres très appréciées :
-Ophélé (chef d’orchestre), « Musulman », Champro, Déky (Chant)
-Pierrot, Nickis (guitare : lead et rythmique)
-Francis Bitsoumanou « Celi Bitsou » (guitare basse)
-Loveline, puis Domsis (percussions)
-Silvère Tsamas et Vital Balla (claviers et clarinette).
En étant en osmose avec les mélomanes enthousiastes de Ouénzé pendant les concerts populaires, et en faisant monter la fièvre de la Rumba et parfois des rythmes tradi-modernes, ces musiciens hissent le groupe à son véritable sommet. Puis les deux disques du groupe ont été à l’image de la flamme qui l’habitait.
Pathé Marconi, le producteur français du disque, a fait ses meilleures ventes en 1967 avec les quatre titres populaires : « Ma Yolande », « Eugène », « Ba panzi sango », et « Carème ».
L’exil du chef d’orchestre Ophélé, au Nigéria, précipite la mort de l’orchestre incapable de se maintenir ».
Ma Yolande par Eugène et l'orchestre ORPHEE JAZZ