UNE PENSEE POUR JOSE-PHILIPPE "ROSSIGNOL"
UNE PENSEE POUR
José-Philippe LANDO « Rossignol »
C’est depuis le 24 juin 2004, à Kinshasa, à l’âge de 69 ans que José-Philippe LANDO « Rossignol » n’est plus de ce monde. Il fut l’une des vedettes congolaises de la chanson les plus appréciées des années 50 et 60.
Né en 1935, à Lisala (Région de l’Equateur, République Démocratique du Congo), José Philippe LANDO fait ses études primaires à Mbandaka (alors Coquilathville). Sa voix attire l’attention des responsables de l’école qui feront de lui un chanteur à la cathédrale Saint-Eugène. Cette situation particulière, un peu privilégiée, lui fait prendre goût au chant, à la musique. Toutefois, son vœu le plus cher était de graver sa voix sur disque, pour la postérité.
Pour réaliser ce rêve, il n’a plus qu’une chose à faire : descendre à Léopoldville (Kinshasa) où des musicologues grecs enregistrent sur disque des chansons congolaises. Le guitariste-chanteur, et impresario Henri BOWANE découvre José-Philippe LANDO, en février 1952. Il l’attire aux Editions Loningisa de l’éditeur grec PAPADIMITRIOU, au même moment que Paul EBENGO « De Wayon », François LUAMBO « Franco », Augustin MONIANIA « Roitelet » Edo MONGWALU et ADIKWA. Excellent chanteur, sa voix, douce, veloutée et très prenante, lui fait gagner le surnom de « Rossignol ».
C’est avec LUAMBO « Franco » et Jean-Serge ESSOUS qu’il connaîtra un prodigieux succès et deviendra vite l’idole du public kinois et brazzavillois, à travers surtout, ses grands succès : « Thérèse d’amour », « Wa bolingo », « Bomekaki Rossignol » et « Tété Rossignol » parus en Avril et Juin 1956, sous le label Loningisa, avant et après la création, de l’OK JAZZ, le 6 juin 1956, dont il fut co-fondateur. Le 27 Décembre 1956 il quitte l’OK JAZZ, en même temps qu’ESSOUS et PANDI.
En Janvier 1957, « Rossignol » est de nouveau avec Henri BOWANE, mais cette fois-ci, aux Editions Esengo du grec Dino ANTONOPOULOS, pour une nouvelle expérience avec le trio BEROS (Bowane-Essous-Rossignol), puis avec l’orchestre Rock-A-Mambo, crée dans la même année, sous la direction de Nino MALAPET. L’image est au point, et le groupe résolument rythmique. « Rossignol » a trouvé les hommes qui vont l’accompagner pendant plusieurs années à établir sa réputation de chanteur dans le public et à lancer un nouveau genre dont il sera le personnage central : la Rumba-Rock. En duo avec Joseph KABASELLE, ils signent avec le Rock-A-Mambo et l’African Jazz, les plus grandes réussites de l’écurie Esengo.
Le Rock-A-Mambo se disloque en 1961, à Pointe-Noire, après avoir assisté en Juin 1959, au départ de Jean-Serge ESSOUS et Saturnin PANDI, lesquels se retrouveront avec Edo GANGA, Célestin KOUKA et Daniel LOUBELO « De la lune » de l’OK Jazz pour créer le 15 Août 1959 à Brazzaville, l’Orchestre Bantou.
De retour à Kinshasa, Rossignol tente, en mars 1963, d’exhumer le Rock-A-Mambo sous l’appellation « Surprise Rock-A-Mambo ». Il s’assure, de nouveau, la collaboration d’Henri BOWANE et de Paul EBENGO « De Wayon », mais sans succès. Rossignol décroche et se convertit, alors, en opérateur économique, précisément dans les domaines de l’édition musicale et de l’importation des instruments de musique. Cette activité lui confère le privilège de réunir les anciens musiciens du clan African Jazz, pour former l’orchestre Africambiance qui a laissé une très bonne impression à la deuxième édition du FESPAM (Festival panafricain de musique) du 1er au 8 Août 1999, à Brazzaville.
La mort de José-Philippe LANDO « Rossignol » fut une perte énorme pour celui qui a marqué profondément, la décennie 1950 au cours de laquelle il a su retrouver le sens et l’audience de la musique populaire.
Clément OSSINONDE
Clement.ossinonde@sfr.fr
Wa Bolingo, par Rossignol chez Loningisa
Vea 58 (Rossignol)et le Rock-A-Mambo
Tika Ngai Seli(Rossignol) et le Rock-A-Mambo
Rock-A-Mambo