REPONSES A PAULIN (2)
REPONSES A PAULIN (2)
Cher Paulin,
Sans l’avouer implicitement, à travers toutes les questions que vous avez soulevées, vous venez de nous confirmer que vous êtes une mine d’informations qui s’ignore. La plupart des sujets évoqués dans votre questionnaire font partie des faits effectivement vécues dans nos stades. Tous les anciens peuvent apporter leur éclairage, chacun de sa manière, dans la mesure qu’on est imanien ou v-clubien. Mais, est-il que si nous voulons nous réapproprier l’histoire de notre football, nous devons dès à présent amorcer une étude assez fouillée sur cette histoire et qui serait parrainer par les autorités sportives compétentes du pays. Tenez ! Certaines personnes qui ont été témoins de la création de nos équipes sont encore en vie. C’est le cas de Papa Ngombe Maître Taureau qui faisait partie du premier contingent des joueurs de Daring. L’AS V-Club a aussi ces anciens. On doit les faire parler avant qu’il ne soit trop tard.
Daring et V-Club n’ont pas été les premières équipes créées à Léopoldville. Selon les informations en notre possession, les premières équipes de football qui avaient vues le jour à Léopoldville étaient essentiellement composés des joueurs expatriés qui participaient au championnat du Pool qui regroupait quelques équipes de Léo et certaines formations de Brazzaville. Parmi les premières formations qu’on a connu à Kinshasa, citons entr’autres Etoile sportive, Léo I, Léo II, Cercle Olympique Belge, Union Sportive, Nomades, Standard, Club Athlétique Brazzavillois, l’Amicale Sportive Portugaise, etc… De temps à autre, ces équipes se déplaçaient à Boma et à Thysville pour y livrer des rencontres sur des terrains de fortune qui étaient sablonneux à Sainte Anne et Saint Pierre. Il a fallu attendre l’arrivée du Révérend Père de la Kéthule de Ryove pour intéresser les indigènes à la pratique du football. Cela se faisait dans le dans le cadre des activités parascolaires On disait que le football était considéré comme un instrument missionnaire en milieu indigène, car les premières équipes de football furent constituées dans les missions et au sein des grandes entreprises. Père Raphaël rendit d’abord obligatoire sa pratique pendant les récréations à l’école Sainte Anne en fournissant aux élèves d’abord des ballons éponges et plus tard des ballons en cuir. La plaine de Saint Pierre fut le premier terrain de jeu construit à son initiative. Le stade Reine Astrid fut inauguré en 1937. Or, le FC Daring fut créée en 1936, tandis que l’AS V-Club l’a été l’année suivante. Le plus naturellement du monde, nous estimons que c’est au stade Reine Astrid que leurs premières rencontres avaient lieu. Je ne peux pas vous confirmer en quelle année le port des bottines fut rendu obligatoire, mais le Vélodrome de Kintambo était aussi utilisé pour certaines rencontres de championnat.
Lorsque les premières équipes des indigènes ont été créées, nos compatriotes jouaient pieds nus, car les blancs avaient peur de la virilité et du jeu dur des congolais qui risquaient de les blesser à tout moment. En quelle année, les équipes furent autorisées à porter les bottines. Nous ne pouvons pas y répondre avec exactitude. Mais lorsque le stade Roi Baudouin fut ouvert au public le 1er juillet 1952, nos équipes étaient déjà bien organisées.
Concernant Kidumu, nous ne sommes pas en mesure de vous communiquer le prix exact de son transfert de Raoul Kidumu qui était conclu par le président Bila Bilaf. Mais des gars comme Papa Weregemere avaient joué un rôle très important, car les Diables Rouges de Thysville étaient sponsorisés par l’OTRACO. Les grands joueurs ont toujours eu cette particularité de se distinguer au cours des grandes rencontres. Raoul fut la bête noire de V-club. Cet attaquant a créé beaucoup des soucis à la défense vclubienne. A plusieurs reprises, avec la complicité de certains de ses coéquipiers, il a porté le malheur et la désolation dans les rangs des moscovites. Essamba, Muana Kassongo alias Mustang et Kakoko Dieu de Ballon furent ses partenaires qui lui ont permis de marquer des buts qui resteront inoubliables dans les annales de notre histoire. Ces buts furent parfois marqués dans des rencontres exceptionnelles, comme celle qui avait eu comme témoin, le Prince Albert de la Belgique et Justin Marie Bomboko, Ministre congolais des Affaires Etrangères. Leur présence au stade faisait partie du programme de la visite officielle du futur Roi des belges au Congo. Le président Mobutu qui avait auparavant connu des fortunes diverses au cours des matches opposant Daring à V-club, préféra se faire représenter par le Ministre Bomboko.
Avant l’arrivée de Ebengo Souplesse, les perches de Daring étaient gardées par Makiadi Castello, ancien goal keeper de Mikado et Feu Dondo, décédé accidentellement sur le terrain de jeu. Raph est arrivé dans Daring pour combler le vide créé par la disparition de ce jeune gardien sur lequel tous les imaniens fondaient leurs espoirs.
Il est difficile de citer avec exactitude les noms de tous les anciens présidents de Daring de la décennie 60. Nous demandons aux imaniens de nous corriger ou nous compléter si nous avons omis un nom sur notre liste qui se présente comme suit : Kinkela, Kabangu, Bila Bilaf, Tokwaulu, Nitumfuidi, Mukonkole, Siluvangi, Jonas Mukamba, Matondo Aïbua, Poto Galo, Mitwana, Mayifuila,
Nicodème Kabamba le Serpent de Rail fut un joueur exceptionnel. Tout ce que tu as dit est vraie. Daring n’avait pas besoin de ce coup de main de l’arbitre pour gagner contre Union Bilombe. Faisant preuve d’une élégance sans pareille, Kabamba qui ne ratait jamais ses penalties mit volontairement le ballon de côté. Mais quelques minutes après, il réalisa l’exploit d’inscrire un joli but qui mit fin à l’incompréhension des tupamaros.
Sambi, c’est l’un des meilleurs gardiens de buts que Daring a connu. Comme tout sportif de haut niveau, il avait une corpulence normale. Mais, le pauvre se souviendra toujours du but magique qu’il a encaissé dans un match qui avait opposé les deux frères ennemis. Mavuba a marqué sur corner, tiré directement au premier poteau du but gardé par le jeune Sambi. Cette action valut à Ricky son surnom de Ndoki a Ndombe.
Jean Koke Miezi
Bila François, par le Négro-Succès