Les noms des orchestres
LES NOMS DES ORCHESTRES
Je lisais un article de mon estimé confrère Norbert X Mbu-Mputu, journaliste, écrivain et chercheur en anthropologie et sociologie sur le phénomène «Mabanga» dans la musique congolaise. Un fait a particulièrement attiré mon attention. Il s’agit de la dénomination des orchestres lors de leur dislocation. Ce fait se remarque aussi dans le monde politique avec la création de partis politique. La création des partis politiques tout comme le vagabondage des hommes politiques se compare à la prolifération des orchestres et au vagabondage des musiciens. Je me demande qui a contaminé qui? La politique a contaminé la musique ou c’est vice-versa. Parlant de ces dénominations, il est rare de constater que les musiciens qui quittent leur tronc premier créent leurs nouvelles initiatives. Pour remonter la filière, nous allons évoquer quelques exemples. L’African Jaz de Kabasele Tshamala a donné naissance à African Fiesta, African Sukisa, Afrisa, Afrisa International. Wenge Musica BCBG 4X4 s’est émietté en Wenge Maison Mère de Werrason, Wenge BCBG de J.B.Mpiana, Wenge la Référence de Manda Chante et Wenge Tonya-Tonya d’Adolphe. Quant à Zaiko Langa-Langa, il s’est éclaté en Zaiko Nkolo Mboka et Zaiko Familia Dei. Zaiko Nkolo Mboka était l’origine de Langa Langa Stars qui avait engendré Chocs Stars de Ben Nyamabu, Big Stars du général Defao et Anti-Choc du Grand-Père Bozia Boziana. L’orchestre OK Jazz devenu Bana Ok par la suite a donné naissance à Bana OK International. Molenga Seskain a crée les Bakuba qui s’est mué à l’Empire Bakuba et Bakuba Mayopi à moins de me tromper. Les exemples sont légion.
Je veux ici signaler quelques orchestres qui sont sortis de ces chemins battus. Papa Wemba a quitté Zaiko Langa Langa pour créer son Viva la Musica. King Kester a quité Viva la Musica pour créer Victoria Élesion et Reddy Amisi est allé créer «La Casa do Canto». Dans cette recherche de fausse identité, le musicien qui quitte un tronc commun s’imagine que la première identité et nomination lui apporteront la célébrité tant enviée.
Je voudrais ouvrir le débat sur ce phénomène qui semble marquer notre culture afin de récolter les avis de tous les Mbokatiers. Pourquoi les musiciens restent-ils collés au nom de leur orchestre d’origine quand ils claquent la porte pour aller créer un autre ensemble musical? S’agit-il d’un manque d’imagination créatrice comme nous le déplorons dans les thèmes de nos chansons où la plupart ne chantent que l’amour ou simplement parce que cette identité leur apportera une certaine célébrité?
Mbokatiers, le débat est lancé et vous avez la parole. Nos aînés Faugus, Seskain et bien autres pourront nous édifier avec leurs expériences.
KIRIKA NKUMU ASSANA
Melina la parisienne, par Papa Wemba et le Clan Langa Langa
Souris Cacharelle, par Emeneya & Victoria
Musica Tellema, par Franco et l'OK-Jazz (1957)