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Publié par Messager

                         LUAMBO MAKIADI FRANCO 

 UNE GUITARE ET UNE VOIX SE SONT TUES : LE 12 OCTOBRE 1989  

 

       Les années passent, mais son souvenir demeure

                              Toujours vivant.

 

        

Chers MBOKATIERS, comme vous l’a annoncé  le MESSAGER, un DOCUMENT EXCLUSIF de près de 10 pages jamais réalisé sur l’ENFANCE, la FAMILLE, la CARRIERE MUSICALE DE FRANCO et l’OK JAZZ vous est proposé sur le blog moyennant (1 euro) pour votre contribution au soutien de notre « MBOKA MOSIKA, » qui a énormément besoin de votre aide pour se développer davantage.

 

Cependant en avant goût, voici une évocation qui peut servir d’entrée en matière du document précité.

 

Franco LUAMBO MAKIADI

 

I – L’APRES  FRANCO :

 

LUAMBO MAKIADI Franco serait-il parti avec tout son génie et son savoir faire, au point où les mêmes musiciens qui on évolué avec lui des années durant, et qui ont fait le grand succès de l’OK JAZZ, ne soient plus en mesure de relever le défit ? Sur les trois directions prises par les musiciens sociétaires de l’OK JAZZ, aucune n’a réussi à rétablir l’ordre de mérite qu’occupait le Tout Puissant OK JAZZ  du vivant du Grand Maître.

 

         1 – LA REVOLUTION  BANA O.K.

 

         Créé,  le 01 Février 1994 par la majorité des musiciens de l’OK JAZZ, sous la houlette de LUTUMBA « Simaro » et, pour se  rebeller contre le dictat de la famille LUAMBO, le groupe n’a jamais décollé. Son rythme n’a pas atteint le résultat escompté, au point où la sortie des albums patine. Le poète LUTUMBA ne fait plus l’unanimité au niveau de son capital succès. Quelques pièces maîtresses du groupe, dont Josky KIAMBUKUTA vivent désormais en France. Pas si longtemps l’on a éteint de justesse, un feu qui couvait entre LUTUMBA et DOMBE OPETUM. C’est dire que le groupe BANA OK, traverse quelques moments de turbulence. Mais nous n’avions pas droit d’être pessimistes. Souhaitons vivement que le poète LUTUMBA s’attelle à redresser la pente.

 

         2 – LE REGNE DE BIALU MADILU « System ».

 

Bialu MADILU « System » a entrepris de son côté depuis Février 1994 une carrière solo époustouflante. Une nouvelle étoile était née avec son genre de chanter qui n’avait plus rien de commun avec le système OK Jazz. Sa mort précoce a privé la musique congolaise d’une nouvelle grande vedette, à l’instar des voix prenantes comme celles de : TABU LEY, MUJOS,  PEPE KALE, PAPA WEMBA et autres.

 

En très peu de temps, il a  réalisé 10 albums et a fait basculer vers lui tous les adeptes de l’ancien OK Jazz, à défaut de retrouver la véritable spécialité LUAMBO MAKIADI.

 

         3 – L’OK JAZZ DE YOULOU MABIALA

 

Le 24 Décembre 1996, le chanteur YOULOU MABIALA qui a désormais comme épouse la fille aînée de LUAMBO MAKIADI, avec qui il a eu un enfant, a  accepté la lourde responsabilité d’exhumer l’OK JAZZ, suite à la décision prise par la famille du Grand Maître, notamment son fils  LUAMBO EMONGO. Le nouvel OK JAZZ est bâti sur les cendres de l’orchestre KAMIKAZE « Loningisa » de YOULOU MABIALA, tout au moins pour la majorité des musiciens.

 

Quoi qu’il en soit, YOULOU MABIALA est désormais le véritable chef de l’OK JAZZ rénové, aussi il a recouvré avec son groupe une nouvelle énergie, une conception qui lui a épargné  l’asphyxie, afin de lui permettre de communiquer à nouveau avec le vrai public de l’OK JAZZ qui le soutien pour honorer la mémoire de FRANCO. Les concerts sont au beau fixe, les disques d’un niveau appréciable, jusqu’au malheureux concert  officiel du 15 Août 2004 à Pointe-Noire, à l’occasion du 44ème anniversaire de l’indépendance du Congo.  YOULOU MABIALA est terrassé par une crise d’hypertension. Un tournant douloureux qui du coup met définitivement fin à l’existence de l’OK JAZZ ; le principal héritage de LUAMBO MAKIADI.

 

Le temps nous dira si les efforts de LUAMBO EMONGO fils du Grand Maître réussiront à relancer l’OK JAZZ en souvenir de son père. En ce qui concerne YOULOU MABIALA, c’est bientôt six ans qu’il vit en  France pour des soins. Son état de santé s’améliore progressivement.

 

II – REGARD SUR LE PASSE

 

L’histoire de LUAMBO MAKIADI Franco et son groupe l’OK JAZZ est jalonnée de nombreux faits divers qui méritent d’être connus pour leur importance.

 

1 – LE 09 AOUT 1953.

 

Une date mémorable, qui rappelle la signature par LUAMBO Franco d’un contrat de production de la validité de 10 ans qui le lie aux Editions « Loningisa » de l’éditeur grec PAPADIMITRIOU. En effet, de retour d’une longue tournée qu’il a effectué avec Albert LUAMPASI (son 2ème maître de guitare) et son groupe « BANDIBU » dans le Bas-Congo, précisément à Moerbeke (Kuilu Ngungu), FRANCO est fort heureux de constater que Paul EBENGO « Dewayon » (son 1er maître de guitare) , vient de créer avec les musiciens BIKUNDA, GANGA-MONGWELO et MUTOMBO, le groupe WATAM, qui a même déjà franchit  le 05 Février 1953, les portes du studio Loningisa pour la sortie d’un disque comprenant 2 titres de Paul EBENGO « De Wayon » : « Bokilo ayebi kobota » et « Nyekese »

 

LUAMBO FRANCO qui était attendu avec impatience est présenté à l’éditeur grec par Paul EBENGO « DeWayon », FRANCO adhère immédiatement, car PAPADIMITRIOU est émerveillé par le talent de ce jeune enfant de 14 ans. Sans la moindre hésitation le 09 AOUT 1953 LUAMBO FRANCO signe son entrée aux éditions Loningisa et commence aussitôt le travail en studio.

 

2 – L’INQUIETUDE DE MAMA MBONGA MAKIESE, LA MAMAN A

      FRANCO.

 

Quelques jours après que FRANCO ait signé son contrat chez LONINGISA, arrive un courrier qui lui est destiné, et par lequel, l’éditeur PAPADIMITRIOU confirme son adhésion accompagné du montant à percevoir pour les premiers enregistrements. Très inquiète dès la réception du courrier, avant même de l’ouvrir, Maman MBONGA MAKIESE s’est mis à pleurer, craignant l’intégration de son fils dans l’Armée, qui à cette époque était vécue comme synonyme d’une mort éventuelle. Rare était le courrier qui parvenait  à domicile, sans qu’il  ne soit pas relatif à l’Armée.

 

Quelque temps après que le courrier ait été ouvert, lu et interprété par un « Kalaka » (employé de bureau) Mama MBONGA MAKIESE est subitement passée de l’inquiétude à la satisfaction, assurée désormais d’un revenu potentiel qui contribuerait à l’entretien de la famille qui ne vivait depuis que par les maigres revenus de sa vente de beignets au marché « Wenze ya Bayaka »  à Ngiri-Ngiri

 

 3 - LE 14 OCTOBRE 1955.

 

Cette date marque la réalisation du premier plus grand succès discographique de LUAMBO MAKIADI Franco. Elle compte beaucoup dans sa carrière, car de son vivant, il ne s’est empêché d’attester que sa véritable carrière musicale a décollé à partir de cet enregistrement, à l’issu duquel le pseudonyme de « Franco de mi amor » lui fut attribué par une association féminime de Kinshasa, tandis que le patron PAPADIMITRIOU lui offre une  extraordinaire guitare électrique démesurée pour sa taille, surnommée « Libaku ya nguma » (la tête du boa)

 

Il s’agit effectivement de ce fameux disque LONINGISA N°0129 portant deux titres mémorables : - « MARIE CATHO » et « BAYINI NGAI MPO NA YO » (plus connu sur le titre « Bolingo Béatrice ») – Chansons que Jean Serge ESSOUS a accompagné à la clarinette à la demande expresse d’Henri BOWANE, car ESSOUS se trouvait à Brazzaville. (Groupe Lopadi)

 

Ce disque succède au tout premier de sa carrière réalisé avec DEWAYON et le groupe WATAM le 17 Novembre 1953, n° 0122 portant les titres : « Lilima chérie wa ngai » et « Kombo ya Loningisa »

 

4 – LA RELATION  LUAMBO « Franco »  -  Marie-Isidore DIABOUA (et  ses deux acolytes Liberlin de Soriba Diop – Jacques Pella Lamonta)

 

1953, nous rappelle la présence aux éditions CEFA de Kinshasa du groupe CDJ (compagnons de joie) dirigé par DIABOUA pour l’enregistrement de leur premier disque. Percussionniste de talent, il est le premier à introduire la « Tumba » ou la « Conga » cubaine dans notre musique congolaise (3 Tam Tams jumelés). A la même période Joseph KABASELLE a le mérite d’introduire le « Lokolé » dans l’African Jazz ».-  1954 -  Henri BOWANE est à Brazzaville, il  tient absolument à ce que le trio de Brazzaville (Diaboua, Liberlin, Lamonta) apporte son savoir faire aux Editions Loningisa dont il a la charge au plan artistique. C’est chose faite, Le trio  se joint à Saturnin PANDI qui après le CDJ avait intégré Loningisa depuis 1954. C’est ainsi que DIABOUA va initier pour la première fois les « tumba » ou les « Conga » aux éditions de PAPADIMITRIOU.  Il a la charge d’accompagner en studio tous les enregistrements effectués par l’écurie à cette période.

 

C’est donc aux éditions Loningisa que la relation DIABOUA, FRANCO et « ROSSIGNOL »  va prendre une dimension importante. Une relation d’amitié et de fraternité. Il ne se passera pas une une semaine sans que FRANCO et LANDO « Rossignol » traversent à Brazza chez DIABOUA et réciproquement. Au point où Diaboua-Liberlin-Lamonta vont être au cœur de tous les préparatifs de la création de l’OK JAZZ. (Répétitions en studio, concerts en week-end chez OK Bar, Kwist…) Sauf qu’ils n’accepteront habiter Kinshasa, parce que employés à IBM France à Brazza. D’ailleurs de son vivant FRANCO n’a jamais tari d’éloge à leur endroit et en les prenant en compte dans la liste créatrice de l’OK Jazz.

 

5 – L’ABSENCE D’UN GUITARISTE D’ACCOMPAGNEMENT DANS 

      L’OK JAZZ.

 

Dès sa création le 6 juin 1956 jusqu’au 27 décembre 1956, l’OK JAZZ s’est privé d’un guitariste accompagnateur, pour initier un système rythmique basé sur le duo le plus efficace de la saga Rumba. : Guitare solo (LUAMBO) et clarinette (ESSOUS) étendues en volutes onctueuses soutenus par des notes extrêmement souples du bassiste (LOUBELO « De la lune). Une innovation particulièrement forte, car LUAMBO et ESSOUS ont trouvé ainsi un style et, pendant six mois ils vont appliquer la formule qui leur donna du succès : ballade genre « Matamoros » sur tempo « Son » capable de toutes les gymnastiques qui se fond avec l’orchestre, avec un accompagnement ultra-simple reconnaissable entre mille grâce à une batterie (Tumbas) très en avant.

 

Le duo LUAMBO – ESSOUS, deux supers instrumentistes qui vont s’accompagner  merveilleusement en alternant les rôles, selon que l’un faisait le solo et l’autre l’accompagnement. Ce style hélas ! Va prendre fin le 27 décembre 1956 après le départ d’ESSOUS dans le Rock-A-Mambo et l’intégration d’un guitariste accompagnateur en la personne d’ARMANDO  « Brazos »

 

Notons qu’avant la création de l’OK JAZZ (1955-1956) le groupe LOPADI  (Loningisa de Papadimitriou) qui l’a précédé comptait  bien un guitariste accompagnateur (LOUBELO De la lune), un soliste (LUAMBO) et un bassiste (MONIANIA « Roitelet », un  clarinettiste (ESSOUS), trois chanteurs : (Rossignol – BEMI – Pholidor), deux percussionnistes Tumbas (PANDI – BOSUMA « Dessoin).  LOUBELO « De la lune » n’a emprunté la basse qu’à la création de l’OK Jazz, après le retrait de MONIANIA « Roitelet ».

 

 

 

6 – NINO MALAPET PREMIER SAXOPHONISTE DE L’OK JAZZ

 

NINO MALAPET, est le  premier saxophoniste de l’OK JAZZ comme l’a été ESSOUS, premier clarinettiste, voire de la musique congolaise d’orchestre, avant la présence de son concurrent, le  talentueux Edo Clary LUTULA (Jazz Africain, African Jazz, OK Jazz…)

 

En effet, en 1955, la Firme Loningisa disposait de deux éminents saxophonistes attitrés pour accompagner les groupes de l’écurie dans le travail d’enregistrements en studio : - HENRIOT, saxophoniste français et Nino MALAPET, saxophoniste congolais. C’est ainsi que l’on retrouvera sur les disques de bon nombre de groupes, les signatures de ces deux saxophonistes. Nino MALAPET était pratiquement à l’aise dans son travail, pour avoir déjà  exercé ce rôle aux éditions NGOMA entre 1954-1955, précisément  après l’enregistrement de ses propres chansons avec le groupe Atomic Jazz de Brazzaville en 1954 (embryon du Negro Jazz)

 

Aux éditions Loningisa Nino MALAPET va travailler cumulativement avec ses activités dans le NEGRO JAZZ. Aussi après l’éclatement de ce dernier, et quelque temps après le départ  d’ESSOUS de l’OK JAZZ, pour le Rock-A-Mambo, l’éditeur grec  PAPADIMITRIOU qui avait encore, en charge la gestion de l’OK JAZZ, décide d’affecter NINO MALAPET au sein de la nouvelle formation de l’OK Jazz qui a fait sa sortie le 31 DECEMBRE 1956 ; LUAMBO Franco  (guitare solo) ARMANDO Brazos (guitare accompagnement), LOUBELO « De la lune » guitare basse), Nino MALAPET (saxo) , Nicolas BOSUMA « Dessoin » (Tumbas), Vicky LONGOMBA , Edo GANGA, Célestin KOUKA (chant). Les deux derniers anciens du Negro Jazz, vont intégrer l’OK en même temps que NINO MALAPET.

 

NINO MALAPET est donc le premier saxophoniste de l’OK JAZZ, mais pour très peu de temps, précisément pendant  22 jours, le temps qu’il a mis a profit pour participer aux enregistrements des titres comme : « Aimée wa bolingo » -  « Zozo kobangate » (EDO) – « Micorazon » - « Oye oye oye » (LUAMBO) – « Mboka etumba », « azalaki ya motema » (LONGOMBA) – « Kolanda te o ! » - « Grand bongo luwo » (LOUBELO « De la lune »)

 

« L’APRES FRANCO »  et  « REGARD SUR LE PASSE » ont constitué l’essentiel de ces deux chapitres consacrés à quelques faits divers relatifs à la carrière de LUAMBO MAKIADI Franco.

 

Clément OSSINONDE

Clement.ossinonde@sfr.fr

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M
<br /> <br /> Quelle érudition mr Ossinondé. Rien à dire à part: chapeau bas; vous êtes en effet un grand monsieur de la culture congolaise.Que Dieu vous prête longue vie car vous avez encore beaucoup à nous<br /> apprendre.<br /> <br /> <br /> <br />
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