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Publié par Samuel Malonga

Après les émeutes du 4 janvier 1959, le gouvernement belge convie les délégués congolais à des pourparlers sur l’avenir du Congo. C’est la fameuse Table ronde de Bruxelles.  Les discussions ont lieu au Palais des Congrès. Autour de quatre longues tables, le face à face entre les 43 délégués congolais et les 20 délégués belges va durer un mois.

 

Bruxelles à l’heure de la Table ronde

En ce mois de janvier où vont commencer les difficiles tractations pour l’indépendance, la capitale belge est figée dans le froid. Elle accueille les différents  délégués congolais qui arrivent par vagues successives. La veille de l’ouverture de la Table ronde, les étudiants congolais inscrits dans les universités belges s’inquiètent des divisions entre les différents délégués. Ils les invitent à une réunion le soir du 18 janvier au cours de laquelle la décision de constituer un "front commun" est prise.

 African Jazz

En marge de ces négociations politiques, quelques musiciens sont invités pour agrémenter les soirées des guerriers au retour de leurs discussions sur l’indépendance. Ils sont sept : Joseph Kabasele, Roger Izeidi, Vicky Longomba, Nico Kasanda, Déchaud Muamba, Armando Brazzos et Petit Pierre Yantula. Le groupe s’appelle African Jazz. Sur la route de Bruxelles, l’orchestre quitte Léopoldville vers fin 1959. Il embarque à Brazzaville, fait deux escales à Fort-Lamy (Ndjamena) et à Paris avant d’atteindre la capitale belge. Il se produit chaque soir au club de l’hôtel Plaza où sont logés un grand nombre des délégués congolais. Ces derniers peuvent y prendre un verre, écouter l’African Jazz afin de retrouver l’ambiance du pays.

 

Le 27 janvier après d’âpres négociations, Congolais et Belges finissent par s’entendre sur la date de la proclamation solennelle de l’indépendance. Elle est fixée au jeudi 30 juin 1960. Les Congolais l’annoncent eux-mêmes. Cette victoire vaut d’être arrosée. Pour marquer cet événement d’une pierre blanche, la musique intervient par le truchement de l’African Jazz.

Le soir dudit jour, une fête est organisée au Plaza pour célébrer dignement cette victoire politique. C’est le bal de l’indépendance. La chanson Indépendance cha cha composée pour la circonstance  y est interprétée pour la première fois. Au début de la soirée dansante, Thomas Kanza prononce un discours de circonstance. Il s’adresse à l’assistance en ces termes : " Nous espérons que l'unité et la joie, la détermination que nous avons ce soir vont être l'image du Congo indépendant. Et l'African Jazz symbolise cette unité, cette joie et cette ambition de rester un pays uni et un grand pays au cœur de l'Afrique. "

 

Diffusé plus tard sur Radio Congo belge à Léopoldville, Indépendance cha cha  provoque une onde choc au Congo. On entend partout ce rythme envoûtant dans les bars, dans les rues, dans les maisons et à la radio. Les politiciens ont écrit l’histoire de l’indépendance lors des pourparlers de Bruxelles tandis que Joseph Kabasele a écrit la chanson qui l’a si bien illustrée.

Samuel Malonga

 

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