L’origine des événements du 4 janvier 1959 selon Arthur Pinzi, bourgmestre de Kalamu
L’origine des événements du 4 janvier 1959, selon Arthur Pinzi, Bourgmestre de Kalamu
Depuis 1960, les congolais commémorent la journée du 4 janvier 1959, reconnue comme étant l’élément déclencheur de l’accession rapide de la RDC à l’indépendance.
À l’occasion du 59ème anniversaire de ces événements, nous proposons à nos lecteurs la teneur de l’interview accordée le même jour par Arthur Pinzi, à l'époque Bourgmestre de la commune de Kalamu, à l’agence Belga, rapportée par le Courrier d'Afrique du 5 janvier 1959. Le contenu de cette interview peut être considéré comme la version authentique et officielle.
Messager
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VOICI EN PLUS CLAIR L’INTERVIEW DE M. PINZI ACCORDÉE À L’AGENCE BELGA EN MARGE SES INCIDENTS DU 4 JANVIER 1959.
Les déclarations que M. Pinzi, Bourgmestre de Kalamu fit à l’agence Belga confirment cette version de l’origine des incidents.
« Une réunion de l’Abako devait effectivement se tenir le dimanche matin, déclara M. Pinzi. Déjà dans la matinée un attroupement considérable s’était opéré devant la maison communale de Kalamu.
Des milliers de personnes me réclamèrent une déclaration sur mon séjour en Belgique. J’ai déclaré aux manifestants que je ne prendrais pas la parole avant d’avoir vu M. le Gouverneur-Général et avant d’avoir mis en ordre mes notes. J’invitai la foule à se disperser ; ce qu’elle fit, calmement. Je suis convaincu, déclare M. Pinzi, qu’il en aurait été de même, si j’avais pu m’adresser à temps aux manifestants de l’Abako réunis dimanche après-midi au Foyer Y.M.C.A, ».
COMMENT LES CHOSES SE SONT-ELLES PASSÉES ?
M. Pinzi expliqua que la section de Kalamu de l’Abako, créée pendant son séjour en Belgique, avait voulu organiser une réunion au cours de laquelle, lui, M. Pinzi, aurait dû prendre la parole.
« J’ai refusé, déclare le Bourgmestre de Kalamu, parce que je n’étais pas prêt. La réunion fut alors décommandée, mais la foule présente ne voulut pas retourner chez elle. Finalement, après l’intervention de la police, des bagarres se produisirent. Deux commissaires furent blessés, un véhicule renversé et incendié, et des coups de feu furent tirés en l’air.
A ce moment j’ai été prévenu de la gravité des événements et me suis rendu à l’Y.M.C.A. pour calmer les esprits. La foule ne m’écouta pas. Une partie se dirigea vers le quartier Foncobel où des magasins gérés par des commerçants étrangers furent pillés. D’autres se dirigèrent vers la ville européenne pr l’avenue Baudouin et une avenue parallèle : »
M .Pinzi devait encore déclarer que le développement rapide des événements était dû à son avis à l’intervention trop prompte des forces de l’ordre. « Alors que tout se déroula sur le territoire de ma commune, dit-il encore, personne ne s’inquiéta de m’alerter en ma qualité de bourgmestre ».
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