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Publié par Messager

 

Les héros de l’Armée congolaise : LE LIEUTENANT PILOTE MBAKI.

 

Nous interrompons l’énumération des héros de l’Armée congolaise , principalement des officiers supérieurs, établie par Emmanuel Kandolo en 2010, pour vous présenter un autre héros: un officier subalterne, à savoir le LIEUTENANT PILOTE MBAKI.

En décidant de présenter le Lt Mbaki, un chasseur pilote mort en 1967 au Kivu durant l'agression des mercenaires, et dont le camp des Forces Aériennes à Ndolo porte le nom, nous avons voulu initier une simple ébauche dans la mesure où nous disposons peu d’éléments sur lui. Nous attendons donc de sa famille et de ses collègues de promotion à l’Armée, plus de détails pouvant nous permettre d'étoffer son parcours.

Nous remercions d’emblée notre ami Samuel Malonga, qui nous a fourni quelques photos du Lt Mbaki durant sa formation de pilote.

Il convient de souligner qu’en rendant hommage aux héros de l’Armée congolaise, surtout à ceux qui sont tombés au front, nous voudrions montrer à nos compatriotes comment ces braves soldats se sont sacrifiés sur des terrains dont ils n’étaient pas originaires, pour consolider l’unité nationale.

Le Lt-Col Kokolo , originaire du Bas-Congo est mort à Kinshasa ; Le col Tshatshi, un tetela est mort à Kisangani, Le col Ebeya, un mungala est mort au Kwilu ; le Lt Mbaki, un mukongo est mort à Bukavu en combattant les mercenaires; le Lt commando Ilunga Katalayi, un kasaïen, est mort au front au Kivu en 1967; et dernièrement encore, le col Mamadou Ndala,  qui n'est pas originaire de l'est, a trouvé la mort au nord Kivu, etc, etc.

Des exemples qui doivent nous inciter à redoubler d'ardeur pour défendre l'instauration d'un état de droit en RDC à n'importe quel prix.

Nous invitons tous ceux qui possèdent des archives sur d’autres héros à pouvoir nous les envoyer pour publication sur notre site.

Messager

 

 

Aperçu sur la naissance des Forces Aériennes Congolaises et les circonstances du décès du Lieutenant Mbaki.

 

En 1960, lorsque le Congo devient indépendant l’armée ne possède aucun avion militaire. Et pour cause. Les appareils à réactions Fouga magister qui devraient faire partie la nouvelle armée de l'air naissante étaient envoyées discrètement au Katanga par les belges pour le compte de l'armée de l'air katangaise (AVIKAT: aviation katangaise) de Moise Tshombe. En 1961, l'ancienne AVIMIL (aviation militaire de la force publique) est dissoute et remplacée par La FAC (force aérienne congolaise). En 1962, le colonel Joseph Désire Mobutu présente officiellement au président Joseph Kasa-Vubu, la Fac à la base aérienne de Ndolo. Le colonel Losso en est le premier commandant ou chef d'état major. Au début, la formation se fait à l'aéroport de Ndolo. A partir de 1962, quatre pilotes sont sélectionnés pour faire parti de la toute première escadrille de chasse à savoir les sergents Eugène Yoka, Alphonse Kinsama, Mbaki et Zinga. En 1963, Kinsama, Mbaki et Nzinga sont admis à l'école de pilotage avancé de Brustem en Flandre pour suivre leur formation sur Fouga Magister. En 1965, Mbaki qui est de la promotion de Kikunda, Lenga-Lenga, Kampani se retrouve en Italie avec Kokolo et Kinsama.

 


En 1967, lorsque la guerre éclate, l’aviation militaire congolaise entre en jeu. Lors d’’un raid sur la Ville de Bukavu par des avions de la Force Aérienne Congolaise, l’avion de chasse de marque T28 TROJAN du lieutenant Mbaki est touché par les tirs de la DCA des mercenaires européens et sud-africains de Jean Schramme qui occupent Bukavu. Son réservoir est troué par les balles et ne peut plus atteindre la ville de Goma, sa base de ravitaillement et de repli. Mbaki lance un SOS en direction des responsables de l’aéroport de Cyangugu au Rwanda. Le Commandant de cet aéroport, un sujet belge, oppose un refus catégorique et ordonne à ses agents de placer des fûts vides tout au long de la piste d’atterrissage pour empêcher le lieutenant aviateur de poser son avion en détresse. Le pauvre ne peut pas non plus s’éjecter en parachute car il est touché aux jambes. Resté coincé dans le cockpit, Mbaki meurt calciné aux commandes de son appareil. La triste nouvelle se répand vite parmi les réfugiés congolais installés à Cyangugu au Rwanda et qui avaient suivi la scène macabre. Le lendemain, les compagnons d’armes du pilote décédé organisent des représailles en bombardant cet aéroport. Le lieutenant Mbaki est le premier pilote congolais meurt au combat. Il n’avait que 27 ans. Son corps sera retrouvé et ramené à Kinshasa. Au terme des funérailles grandioses organisé à la base aérienne de Ndolo, le cortège funéraire se déplace à pied du camp au cimetière de la Gombe où il est inhumé tout comme le sous-lieutenant Ipoma mort à 26 ans.


En 1971 conformément à l'ordonnance présidentielle numéro 071/006 du 29 novembre 1971, ordonnance relative à la révision de la constitution, et au changement des noms, le camp Brichard de Ndolo est devenu camp lieutenant Mbaki. Dans la commune de Bumbu, un quartier porte son nom tout comme une avenue à Bukavu où il est mort en opération.

Le lieutenant Mbaki est mort en 1967 à 27 ans. Il a été le premier pilote décédé en opération. Ses restes ont été inhumés au cimetière de la la Gombe

 

Compilé par Samuel Malonga

 

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J
Que leurs âmes se repose en paix
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J
Que leurs âmes se repose en paix
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R
bonjour monsieur votre artivle m a beaucoup interessee.je suis l epouse d un autre grand pilote de transport c 130 hercule lui encore en vie.je tais le nom mais je voudrais si vs me repondez voir la possibilite de retracer son parcours ...ce sue je deplore c est que tous ces vaillants pilotes ne sont pas honores pour leur merite ,ils ont rissue leur vie et d autres l ont perdu soit en exercice soit par la maladie,d autres vivent de facon rudimentaire sans aucune prime .merci de me repondre par mail rosabaka@yahoo.fr
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M
Merci ma soeur, je vais vous communiquer l'adresse mail du site.<br /> Messager
S
En 1960, lorsque le Congo devient indépendant l’armée ne possède aucun avion militaire. Et pour cause. Les appareils à réactions Fouga magister qui devraient faire partie la nouvelle armée de l'air naissante étaient envoyées discrètement au Katanga par les belges pour le compte de l'armée de l'air katangaise (AVIKAT: aviation katangaise) de Moise Tshombe. En 1961, l'ancienne AVIMIL (aviation militaire de la force publique) est dissoute et remplacée par La FAC (force aérienne congolaise). En 1962, le colonel Joseph Désire Mobutu présente officiellement au président Joseph Kasa-Vubu, la Fac à la base aérienne de Ndolo. Le colonel Losso en est le premier commandant ou chef d'état major. Au début, la formation se fait à l'aéroport de Ndolo. A partir de 1962, quatre pilotes sont sélectionnés pour faire parti de la toute première escadrille de chasse à savoir les sergents Eugène Yoka, Alphonse Kinsama, Mbaki et Zinga. En 1963, Kinsama, Mbaki et Nzinga sont admis à l'école de pilotage avancé de Brustem en Flandre pour suivre leur formation sur Fouga Magister. En 1965, Mbaki qui est de la promotion de Kikunda, Lenga-Lenga, Kampani se retrouve en Italie avec Kokolo et Kinsama. <br /> En 1967, lorsque la guerre éclate, l’aviation militaire congolaise entre en jeu. Lors d’’un raid sur la Ville de Bukavu par des avions de la Force Aérienne Congolaise, l’avion de chasse de marque T28 TROJAN du lieutenant Mbaki est touché par les tirs de la DCA des mercenaires européens et sud-africains de Jean Schramme qui occupent Bukavu. Son réservoir est troué par les balles et ne peut plus atteindre la ville de Goma, sa base de ravitaillement et de repli. Mbaki lance un SOS en direction des responsables de l’aéroport de Cyangugu au Rwanda. Le Commandant de cet aéroport, un sujet belge, oppose un refus catégorique et ordonne à ses agents de placer des fûts vides tout au long de la piste d’atterrissage pour empêcher le lieutenant aviateur de poser son avion en détresse. Le pauvre ne peut pas non plus s’éjecter en parachute car il est touché aux jambes. Resté coincé dans le cockpit, Mbaki meurt calciné aux commandes de son appareil. La triste nouvelle se répand vite parmi les réfugiés congolais installés à Cyangugu au Rwanda et qui avaient suivi la scène macabre. Le lendemain, les compagnons d’armes du pilote décédé organisent des représailles en bombardant cet aéroport. Le lieutenant Mbaki est le premier pilote congolais meurt au combat. Il n’avait que 27 ans. Son corps sera retrouvé et ramené à Kinshasa. Au terme des funérailles grandioses organisé à la base aérienne de Ndolo, le cortège funéraire se déplace à pied du camp ua cimetière de la Gombe où il est inhumé tout comme le sous-lieutenant Ipoma mort à 26 ans.<br /> En 1971 conformément à l'ordonnance présidentielle numéro 071/006 du 29 novembre 1971, ordonnance relative à la révision de la constitution, et au changement des noms, le camp Brichard de Ndolo est devenu camp lieutenant Mbaki. Dans la commune de Bumbu, un quartier porte son nom tout comme une avenue à Bukavu où il est mort en opération.
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S
Le lieutenant Mbaki est mort en 1967 à 27 ans. Il a été le premier pilote décédé en opération. Ses restes ont été inhumés au cimetière de la la Gombe.
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J
Monsieur Malonga, j'avais 9 ans et nous étions réfugiées congolais au Rwanda, plus précisement à Cyangugu. Nous avons l'habitude de nous mettre sur une colline et regarder Bukavu chaque jour et nous étions témoins du jour où Le jeune colonel était mort. Avant d'être atteint, il avait touché beaucoup de places à Bukavu où les mercenaires habitaient. Nous étions entrain de l'applaudir quand nous avions vu que son avion étai en détresse. Nous avons vu comment on a déployé des camions et autres pour l'empêcher d'attérir. Ce soir-là au camp de réfugiées c'était le deuil. Les jours qui ont suivi, ma famille a décidé de quitter le Rwanda. Nous sommes allés à Bujumbura au Burundi et attendre la fin de la guerre.