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Publié par Messager

Bonjour,

un commentaire vient d'être posté par Kazadi Mashika sur l'article WIKILEAKS: EPANZA MAKITA !, sur votre blog Le blog de Messager

Extrait du commentaire:

IL Y A CINQUANTE ANS

LE COMPLOT CONTRE LUMUMBA

 

Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1960, Patrice Lumumba s’échappe de sa résidence surveillée et commence une cavale lente et incertaine vers Stanleyville alors sous contrôle de ses fidèles. Il sera rattrapé cinq jours plus tard surs les bords de la rivière Sankuru par les soldats envoyés à sa poursuite par Mobutu. On connaît le calvaire qu’il subit alors, jusqu’à sa mort au Katanga, le 17 janvier 1961.

Mais que s’est-il passé derrière les rideaux ?

Comme le journal « Le Monde » l’a dit,  en introduisant les révélations de WikiLeaks,  la plupart des pays occidentaux déclassifient leur correspondance diplomatique au bout d’un certain nombre d’années. Aux Etats-Unis, on peut obtenir ces archives légalement grâce au “Freedom Of Information Act”, comme l’a fait la journaliste Madeleine Kalb, qui a, dans la suite, publié des télégrammes diplomatiques confidentiels échangés entre les diplomates américains en poste à Léopoldville en 1960 et le Département d’Etat à Washington, dans son livre intitulé “The Congo Cables”, publié chez Mc Millan Publ. Co, NY, en 1982. Si on a lu et analysé ces documents, on peut comprendre, dans toute son ampleur, la conspiration qui se déroulait en filigrane d’une histoire mouvementée.

 

 

Dans l’ombre, les Américains

Beaucoup de questions et de zones d’ombre trouveraient des réponses.  Par exemple, pourquoi Lumumba quitte-t-il sa résidence, qui était protégée par l’ONU, pour tenter, sans préparation, de gagner Stanleyville ?

N'est-il pas tombé dans le piège d’un agent de la C.I.A. arrivé à Léopoldville le 3 novembre 1960 et dont la mission était ainsi  décrite: «faire sortir Lumumba, si possible par un stratagème, le capturer,  puis le remettre aux autorités congolaises et le laisser passer en un jugement… où il y aurait de très fortes chances pour qu’il soit condamné à la peine capitale » ?

Pour rappel, les Américains cherchent à éliminer Lumumba de la scène politique depuis qu’ils ont intercepté son message du 14 juillet 1960 au Secrétaire  Général du Parti communiste soviétique, Nikita Krouchtchev, dans lequel le Premier Ministre du Congo écrivait: «Il est possible que nous soyons contraints de demander l’intervention de l’Union Soviétique si le camp occidental ne met pas fin à l’agression contre la souveraineté de la République du Congo. » (Lumumba faisait allusion à l’intervention unilatérale des troupes belges au Congo au lendemain de la mutinerie dans la Force Publique).

Au cours de cet été 1960, les Américains discutent beaucoup du Congo et du sort à réserver à son Premier Ministre qu’ils perçoivent, en cette période de guerre froide, comme celui par qui l’intrusion soviétique pourrait arriver.

La position la plus dure est recommandée par William Burden, ambassadeur des Etats-Unis en Belgique : « Etant donné, écrit-il dans son télégramme du 19 juillet 1960 au Département d’Etat, que le gouvernement Lumumba menace nos intérêts vitaux au Congo et en Afrique, l’objectif principal de notre action politique et diplomatique doit être sa destruction. »

Le 1er août 1960, le Président Eisenhower convoque et préside en personne une réunion spéciale dans sa résidence d’été à Newport : 21 personnes, dont l’Ambassadeur au Congo, Clare Timberlake et le Directeur de la C.I.A., Allen Dulles, y participent. On envisage de renverser Lumumba et de mettre en place un gouvernement pro-occidental au Congo.

Entre-temps, Lumumba a effectué un voyage officiel aux Etats-Unis. Il n’a été reçu que par le sous-secrétaire d’Etat, Douglas Dillon. Dans son rapport, celui-ci dira de Lumumba : «C’est un individu avec lequel il est impossible de traiter. »

A la réunion du NSC (National Security Council) du 18 août 1960, présidée encore par le Président des Etats-Unis lui-même, Lumumba est qualifié de «danger pour la paix et la sécurité du monde ». C’est vraisemblablement au cours de cette réunion que le sort du Premier Ministre congolais est scellé : un des participants se rappelle qu’ «à un certain moment, le Président Eisenhower a dit quelque chose que j’ai compris comme un ordre pour assassiner Lumumba. »

Kazadi Mashika

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