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Publié par Messager


 
   
     

 

Souvenirs : Jadot, un génie trop tôt disparu



 

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Germain Dzabana «Jadot».

 

Au Congo, le demi-siècle de l’indépendance a vu naître une brillante génération de sportifs, dans toutes les disciplines. Le football, lui, a enfanté, entre autres, un magicien du dribble, qui éclata comme une gousse d’arbre de fer: Germain Dzabana. Il est décédé, prématurément, le 12 août 1974, à l’âge de 29 ans (né le 11 décembre 1944, à Brazzaville).
Dzabana était, véritablement, un génie. D’où l’appelait-on, tantôt, «Le Maréchal», tantôt, «Mwana moké», tantôt, Nivaquine», parce que, disait-on, ses dribbles laissaient un goût amer à ses adversaires.

C’est, surtout, sous le nom de guerre, «Jadot», qu’il avait conquis le football congolais à la tête des légions de fanatiques. Lorsque les Diables-Noirs de Brazzaville le recrutent, à 15 ans, le Congo découvre en Jadot un fin technicien, un enchanteur des stades, quelqu’un qui met des fourmis dans les jambes des spectateurs. Ceux-ci le lui rendent bien. Et les rendez-vous que ceux-ci prennent leur procurent des moments de joie intense.
A son sujet, Bernard Foundoux ‘’Mulélé’’, avec qui il formait un duo affolant, au sein du quintette offensif de l’équipe nationale, me confiait, l’autre jour, que «Jadot était une espèce rare, comme l’est Pelé, pour toute la planète foot. Je n’ai pas encore vu un génie pareil, depuis sa disparition».

On évoque, souvent, son but lors de Congo-Roumanie (1-1), en janvier 1967. ‘’La Semaine Africaine’’ titra: «Quarante mille poitrines explosent pour saluer l’exploit inédit du Maréchal Jadot».

L’autre coup de génie souvent ressassé par les anciens est celui de la 40ème seconde, à Tunis, le 19 février 1967. Ce jour-là, Jadot amorce le «recensement» de la défense de Tunisie et s’en va battre, irrémédiablement, le redoutable gardien de but Attouga. «La fin du match fut dramatique pour les Congolais, renvoyés à coups de cailloux, de bouteilles, d’oranges et d’œufs pourris. La presse locale se déchaîna, brilla par un étrange chauvinisme, une façon d’approuver le comportement démoniaque du public», a écrit K.M., un an plus tard, dans nos colonnes, à l’orée du match amical Congo-Tunisie (4-1), le 8/12/1968 (L.S.A n° 846, du 1er/12/1968). Et pour cause. Le public tunisien n’acceptait pas qu’un inconnu ait, à ce point, ridiculisé les vedettes locales.  C’est l’occasion de rappeler que Jadot n’a connu pour unique club de haut niveau, Diables-Noirs de Brazzaville, dont il fut le capitaine, à partir de 1967. Il ne tarda pas, aussi, à porter le maillot de l’équipe nationale (1964-1971). Et de subjuguer des milliers de fans anonymes guettant, qui ses coups de reins déroutants, qui ses accélérations foudroyantes, qui ses slaloms, qui ses passements de jambes imprévisibles, qui encore ses passes décisives…

Un mal tenace commença à briser sa carrière, à partir de 1971. Et lorsqu’a sonné le glas, le peuple sportif lui fait des obsèques populaires, à la dimension de sa popularité, le 17 août 1974. Pour le monde des stades, cela signifiait le départ d’un génie. Trente six ans après, le souvenir de cet artiste ne s’est pas émoussé.
Il résiste à l’oubli.

G.M. (La Semaine Africaine)

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Commenter cet article
M
<br /> <br /> Comment oublier une telle vedette ? Notre seul espoir est que l'on puisse retrouver un joueur comme toi dans la nouvelle génération. Je pleure encore ton nom à toi mon grand DZABANA JADOT "LE<br /> MARECHAL"<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> J'entends encore dans ma mémoire la voix de Firmin Tembe criant JADOT MWANA MOKE.<br /> <br /> messager<br /> <br /> <br /> <br />
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