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Publié par Messager

 

Ces malades qui nous gouvernent

BANNIER-MBOKAMOSIKA-copie-9.jpgOù est donc passé Joseph Kabila? C’est la grande question que tout le monde se pose au Congo. Des supputations se succèdent, le vrai se mêlant au faux et des hypothèses de tout genre sont émises. Le peuple veut savoir. Se sentant floué et peut-être victime d’un jeu politico-politique, le Congolais est à la recherche de la vérité. Car depuis un bon bout de temps l’homme est à la fois invisible et muet. Mais en réalité, ce que les populations oublient, c’est le fait que la santé du chef a toujours  relevé du domaine du secret politique. Le président n’est pas une personne comme  les autres. De ce fait , le secret médical et associé au mensonge pour  protéger toute fuite. Le pouvoir étant un monde hermétique si pas occulte qui cultive le secret, il doit constamment prouver que les commandes de l’appareil de l’Etat n’échappent pas à son contrôle. Pour préserver son honneur aussi  la puissance qui caractérisent son rang dans la communauté nationale, le chef se voit contraint de cacher l’état de sa santé à son peuple pour ne pas se sentir fragilisé. Il est donc tenu à toujours montrer qu’il jouit de toutes ses forces, de toutes ses capacités et de toute sa lucidité pour diriger le pays. Tout compte fait, la maladie d’un gouvernant, quel qu’il soit, reste un mystère et un tabou. La pathologie peut parfois être connue mais pas toujours sa nature ni sa gravité. Ainsi en est-il dans tous les pays du monde, ainsi en est-il pour la quasi-totalité des personnalités politiques. L’état de leur santé est un fait très sensible. Les hommes du pouvoir prennent bien soin de le cacher jalousement car il peut à la longue devenir un instrument politique déstabilisant. Ils continuent à gouverner parfois malgré leur état physique déficient. La transparence sur la santé des chefs d'Etat n’existe presque pas, car ils veulent garder intact leur mythe et leur aura. Mais certains chefs d’Etat sud-américains ont eu le courage d’avouer leur maladie et Castro a quitté ses fonctions pour des raisons médicales.

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Des malades au pouvoir

Quand en juin 1969, Georges Pompidou succède au général De Gaule, la France ignore encore qu’il souffre déjà depuis près d’un an d’une forme rare de leucémie à évolution lente : la maladie de Waldenström. En mars 1973, alors qu’il est en Islande pour rencontrer le président américain Richard Nixon, les Français stupéfaits découvrent les ravages de la maladie qui ronge son corps. Il paraît fatigué, sa démarche est hésitante, son visage est boursoufflé et il a parfois du mal à s’exprimer. Pompidou décédera en avril 1974 au pouvoir, deux ans avant la fin de son septennat. L’histoire se répéta vingt-deux ans plus tard. Car huit jours seulement après le décès de François Mitterrand, son médecin personnel, le docteur Claude Gubler , publie avec son copain Michel Gonod un livre polémique intitulé "Le grand secret ". Il y révèle que le cancer de la prostate qui avait emporté le président avait été diagnostiqué dès sa prise de pouvoir en 1981, et que les communiqués successifs médicaux publiés tout au long de ses 14 années à l’Elysée étaient mensongers.

 

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     Edition augmentée du livre dont la première parution date de 1976

 

Mitterrand dont la maladie ne fut rendue publique qu’en 1992 seulement , n'était plus capable d'assumer les fonctions présidentielles dès 1994. C´est son cancer qui l’avait poussé à ne pas prononcer tôt sa candidature pour les élections présidentielles de 1988. En effet, Mitterrand avait longtemps hésité, longtemps réfléchi, longtemps laissé planer le doute et le suspens avant de prendre la décision de se représenter. Pour ses révélations fracassantes, le docteur Gubler sera condamné à 4 mois de prison avec sursis puis radié à vie de l’ordre des médecins et de la Légion d’Honneur. Même aux Etats-Unis, la santé des présidents était aussi un sujet tabou. Déjà sérieusement malade à Yalta, la tension artérielle de Franklin Roosevelt oblitérait dramatiquement sa lucidité dans la négociation pourtant capitale qu’il engageait avec Staline sur le partage du monde. Atteint d’une grave maladie des glandes surrénales, John Kennedy passait couché la moitié de ses journées au moment où Nikita Khrouchtchev installait les missiles soviétiques à Cuba. A l´époque des faits, ces confidences ne furent jamais révélées et malgré leur maladie, les deux présidents  sont morts dans l’exercice de leur fonction. En  Europe de l´Est prosoviétique, c’était aussi  motus et bouche cousue. Les citoyens qui vivaient derrière le rideau de fer ne savaient rien ou pas grand chose sur la santé dégradante de leurs dirigeants. Ces grands malades qu’étaient Brejnev, Mao, Tito ou le Nord-coréen Kim Jong-il n’ont jamais démissionné malgré leur état.

 

L´Afrique n´est pas en reste

BANNIER-MBOKAMOSIKA-copie-9.jpgDans cette partie du monde, la règle a toujours été respectée. Les chefs d’Etat sont des hommes forts qui n’ont pas de compte à rendre à leurs propres peuples. Une grande opacité les entoure et beaucoup parmi eux sont des grands malades. Bien souvent, les allées et venues de plusieurs d’entre eux dans les luxueux établissements de soins occidentaux sont officiellement camouflés en vacances. Ces séjours secrets passent souvent  inaperçus. La nature de la maladie de Moubarak, d’Agostinho Neto, d´Etienne Eyadema comme de tous les autres présidents souffrants mais en exercice ou décédés n’avait jamais été rendue publique. Pire encore, personne ne sait jusqu’à ce jour l´endroit où est enterré l’ancien dictateur guinéen Sékou Touré. Il y a peu, lorsque Omar Bongo s’en était allé  à Barcelone pour ses problèmes de santé et alors qu’il avait été déclaré mort, le gouvernement gabonais cacha soigneusement la nouvelle de sa disparition qui d’ailleurs était déjà annoncée par  les médias français. Notons que sept chefs d´Etat africains sont décédés au pouvoir entre 1993 et 2010. Plusieurs de ces hauts responsables qui ont en charge le destin de la communauté sont des grands malades artificiellement maintenus  en vie par des traitements lourds qu´ils suivent. Ils ont tous quasiment une particularité,  celle de ne jamais jeter l´éponge en cours de mandat. http://www.dw.de/popups/popup_single_mediaplayer/0,,15665845_type_audio_struct_1680_contentId_15665869,00.html.

 

Au Zaïre, Mobutu donne le ton dans une longue interview au journal Elima . Il n’a jamais été hospitalisé. Il a toujours eu une santé de fer. Maladie ? Connaît pas. Ce n’est pas pour rien que Luambo chanta : « Alembi naino te, nzoto na ye eza makasi ». Mais en réalité, un cancer de la prostate avait été détecté chez lui vers la fin des années 80 par son médecin personnel. Selon la rumeur publique, pour ne pas ébruiter cette mauvaise nouvelle, le pauvre docteur paya de sa vie le fait d´avoir découvert le mal dont souffrait son prestigieux patient. Sacrifié sur l’autel des secrets d´Etat, sa mort par accident survenu vers le camp Mimosa serait un véritable meurtre maquillé. C’est en septembre 1996 que les Zaïrois découvrent pour la première fois en 32 ans de règne l’avancée de la maladie du maréchal longtemps gardée secrète.  On connaît la suite.

 

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     Livre interdit dès sa parution en 1996

 

BANNIER-MBOKAMOSIKA-copie-9.jpgAu Congo, le sujet tabou des maladies présidentielles éclaire d’un jour nouveau le caractère secret qui l’entoure. L´homme de la rue se pose aujourd’hui une question simple et anodine mais pleine d’énigmes et d’ambigüités, une question sensible vu l’actualité : Où est Joseph Kabila ? Les uns disent qu’il serait déjà mort, les autres prétendent qu´il serait vivant mais gravement malade. Certains affirment encore qu’ayant été victime d’un AVC, il souffrirait de déficience  neurologique avancée. Enfin, court le bruit de l’arrivée d’un marabout sénégalais à son chevet. Entretemps, on l’aurait vu partout et nulle part, tantôt dans un hôpital allemand, tantôt en Chine voire dans sa ferme de Kingakati près de Kinshasa. Et comme pour taire la spéculation grandissante, des images non convaincantes de sa prétendue présence aux obsèques de Katumba Mwanke sont passées à la télé. L’amplification du doute eut un effet domino sur la population au vu de ce reportage. Privés de toute information officielle crédible sur cette absence si prolongée et devant le silence compact du gouvernement, les Congolais cherchent la vérité dans la rue. Dès lors et à grand renfort de ragots, Radiotrottoir ne cesse de les informer par ses dépêches tonitruantes. Mais où est vraiment passé le raïs du PPRD ? Est-il gravement malade ou tout simplement mort? Est-il encore en vie ? Qui dirige  actuellement le pays ? Son clan n’exerce-t-il pas le pouvoir dans l’ombre de la république? Ces interrogations qui se noient dans un océan de rumeurs confuses restent pour l’instant sans réponses précises. Entretemps, l’impasse politico-judiciaire créée par l´imbroglio qui a suivi le hold-up électoral continue à diviser les Congolais. Cette situation particulièrement invraisemblable donne l´impression d´une vacance du pouvoir et d´une atmosphère de fin de règne qui ne dit pas son nom. Combien de temps durera encore le suspens ? Le peuple congolais avide de nouvelles veut savoir et attend impatiemment le jour où éclatera la vérité. Dans cette attente qui perdure, plusieurs tonnes de bruits contradictoires continuent à se déverser de façon persistante dans les couloirs de la vie populaire au Congo tout comme dans la diaspora. Et afin de baliser le chemin des spéculations sur la santé de Joseph Kabila, le peuple congolais retient son souffle. Le compte à rebours a d’ores et déjà commencé.

 

Bonus : http://www.lexpress.fr/diaporama/diapo-photo/actualite/monde/ces-dirigeants-ronges-par-la-maladie_910237.html?p=0.

 

Samuel Malonga

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M
<br /> le president Kabila avait subis une operation hier et toute sa famille est la et on attend seulement une seule chose pour etre assure que cette operation  s'est tres bien deroule c a d il<br /> doit kosumba le mukinza et il doit renter chez lui et prendre les renes de son pouvoir<br />
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J
<br /> Tout d'un coup, le président du RDC s'est volatilisé... Y a qu'une seule personne qui peux témoigner de son existence, en la personne de olive lembe, sa femme. Quoique, mende, buluga et<br /> les autres nous prennent pour les imbeciles, mais nous savons très bien qu'entre les deux il n'y a rien, même pas l'amour. Question des formalités. olive lembe a tout, mais elle n'est pas<br /> heureuse avec la situation dans laquelle elle s'est mise. En plus, délivres -nous de cette hypocrisie de ta Bible avec les cameras, tu t'es vraiment mis le doigt dans l'oeil.<br /> Un seul issu de secour qui te reste, serait, de faire parler ton coeur et ta conscience (même si ceux-ci te manquent). Dire la vérité! En faisant cela, tu serais peut-être<br /> épargnée du supplice réservé aux collabos.<br />
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M
<br /> Ndeko Malewa,<br /> <br /> <br /> Muana oyo akomi koliya moke moke, ngooo nzambe ooo, muana amoni pasi mingi, nabanzi akozongela nzoto mikolo oyo, na ndenge nzoto ekendeki na pasi ya nzala. bongo mayele, akomi koyeba makambo,<br /> balobi abungisaki motu to akomaki mua kobosana pamba pamba.<br />
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M
<br /> Efffectivement , il etait serieusement malade il ne mangeait meme plus mais un changement vient donc de s'operer car ce matin lui meme il a fait son poto poto de masangu avec 4 morceaux du pain<br /> et il a tout fini ca sans aiden de sa femme et il  a meme monte lui meme sur un arbre d'avocatier pour chercher des avocats murs en descendant de cet arbre il a aussi mange 2 avocats avec du<br /> pain donc c'est ce que moi j'ai vu hier de mes propres yeux et j'allais meme filmer mais c'etait inerdit de le faire<br />
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