Pourquoi beaucoup de noms mongo commencent par « BO » ?
Pourquoi beaucoup de noms mongo commencent par « BO » ?
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Mbote,
Nazalaka kosepela na nzembo ya « Je m’en fous de ton passé » mais nayebaki te ke ezalaki ya kulutu Denis Bonyeme tii tango ndeko na ye Alain Bonyeme atangi yango, azalaki un bon compositeur. Une chose est vrai, mbokamosika eza kotiya mutu na mutu na valeur na ye surtout soki ngonga na ye ebeti, mabombami mingi ezali kobima na makomi ya ba mbokatiers, elamba ya muindu tozalaki na yango na miso ekomi kolongwa muke muke. Ba mbokatiers ba negligeaka likambo te ata ndenge nini ezali muke, yango nde ezali kosala force ya mbokamosika. Constant nasala: nalobi te bango nionso kasi epayi ya ba Mongo na constater ke ba kombo na bango ebandaka mingi na « BO » Boketshu, Botuli, Bonyeme, pona nini ?
Boboto o mboka bino nionso.
Serge – Kongo na biso
Commentaire n°7 posté par Serge - Kongo na biso le 08/10/2013 à 20h16
Pourquoi la plupart des noms Mongo commencent par « BO » ? Telle est la question que Serge Kongo na Biso a posée le 8 octobre 2013, à l’occasion de la 23e commémoration du décès du chanteur vedette de Thu Zahina , Denis Bonyeme.
Comme nous l’avons tous constaté, cette question sur la culture africaine n’a pas trouvé des réponses depuis bientôt trois semaines. C’est pourquoi, nous allons essayer d’y répondre en nous référant à quelques notions de linguistique qui subsistent encore dans notre mémoire.
Effectivement, la question de notre ami Serge revient sur la nature des noms en Afrique que nous avons déjà évoquée sur ce blog avec Lused , Pedro, Claude Kangudie…...
Avant de répondre concrètement à la question de Serge, rappelons d’abord la définition d’un nom en Afrique.
En effet, en Afrique, un nom est un mot ou un groupe de mots en rapport avec l’environnement, les circonstances, les aspects physiques, les traits de caractère…, servant à désigner un individu .
Lorsque Serge souligne que beaucoup de noms mongo par exemple :Boketshu, Botuli, Bonyeme, commencent par « BO » , il évoque indirectement la fonction du préfixe dans la formation d’un radical ou d’un substantif, bref d'un nom
Généralement, les préfixes n’ont pas de significations spéciales. Elles ont une fonction purement grammaticale qui consistent à s’ajouter à des thèmes pour former des substantifs complets qui peuvent rentrer dans une classe déterminée. Ces préfixes peuvent être « Inhérents » ou « primaires », « autonomes » ou « secondaires », et « locatifs ».
Parmi les préfixes nominaux, le préfixe bo constitue la Classe 14. qui donne bo en lingala, bu en tshilula et en kikongo. Donc le préfixe « BO » fait partie des préfixes autonomes avec une fonction abstractive décrivant la nature, la qualité, l’état,…..) Exemple : mwana, bomwana (enfance) ; ndeko , bondeko (fraternité).
Un autre exemple concret d’un nom populaire mongo qui peut mieux illustrer nos exemples est BOLUMBU (la nudité), nom de la mère de l’illustre chanteur Vicky Longomba et du cardinal Joseph Malula , enfin nom de la grand-mère de Joseph Kabasele dit grand Kallé.
Par ailleurs les préfixes autonomes peuvent aussi revêtir une fonction diminutive :aux clacces 12, 13,19,7,8 , Ex. ka « kazubu »petite maison, « Kabishi » prématuré, en tshiluba; fi (fiima) petite chose en kikongo. Par ricochet on peut dire que la plupart des noms commençant par le préfixe ka ou fi ont une fonction diminutive : Kalume par exemple est le diminutif de Mulume, un homme, ainsi de suite. (Lused , Pedro, et Claude Kangudie peuvent nous compléter sur ce chapitre).
Les préfixes autonomes peuvent également revêtir une fonction augmentative aux classes 5, 6, 7, 8, 11. Exemple de la classe 7 :. Ki, en swahili ; tshi., en tshiluba ;et Ki, en kikongo. Ainsi tous les noms commençant par le préfixe Tshi ou Ki ont une fonction augementative : ex :Tshizubu (une grosse maison).
Enfin ils peuvent revêtir une fonction singulative.
Soulignons qu'il existe dans les langues bantu 19 classes de préfixes nominaux avec des fonctions défférentes, et que tous les noms mongo ne commencent pas par le préfixe bo. Il y a aussi des Ekutshu,Ekofo, Ekila, Nkema,Itele,Lokondo,Longomba, etc, etc.
Nous pourrons revenir en détails sur toutes ces notions un jour. Mais pour clôturer notre sujet du jour en toute beauté,écoutons une œuvre de Vicky Longomba intitulée : « Tonton », dans laquelle « Bolombu », le nom de la mère de l’auteur est mis en avant. Mwana ya Bolumbu eh, papa na Rocky eh.
P.S. Tant que nous y sommes, invitons les experts en grammaire Kikongo à nous donner le sens du préfixe "ma" qui domine dans certains noms Bakongo:Masiala, Malonga, Matondo,Mampasi, Makiese, Makiadi, etc, etc. Subsidiairement, quelle est la différence ou la nuance entre les noms "Kiese" et "Makiese" ? Pourtant, le préfixe "ma" n'est pas exclusivité kongo. On le retrouve aussi chez les swahiliphones: Mateso, Masumbuko.., et chez les luba: Makenga. On dirait que Mampasi, Mateso, Makenga signifient la même chose: la souffrance. On pourrait se poser la question sur le sens du préfixe "ma" rangée à la classe 6 des suffixes nominaux.
Messager
Tonto, par Vicky et l'OK-Jazz
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