Kwebe-Kimpele confirme sa version sur l'adoption de Mobutu
Nous venons de recevoir la réaction de Dieudonné Kwebe Kimpele sur les origines de Mobutu. Il confirme personnellement ses « révélations » reprises par Musa May dans notre blog, et cite sa source comme l’ont souhaité de nombreux mbokatiers.
Après son récit on ne peut plus détaillé, nous invitons tous ceux qui contestent sa version à nous prouver le contraire d’une façon aussi argumentée.
Cher "mbokatier",
Peu familier de votre site et même ignorant complètement son existence jusqu'à ce jour (ce que je n'hésite pas à avouer, à ma grende honte !); ce n'est que ce dimanche 2 octobre qu'un compatriote résidant à Cologne m'a transmis les coordonnées du blog "mbokamosika".
Au-delà du fracas provoqué par mes "rumeurs" selon certains Congolais et par mes "révélations" selon d'autres compatriotes sur les origines biologiques de feu le Maréchal Mobutu; je voudrais, dans un premier temps, apporter une information, une seule, sur l'identité de ma source: il s'agit de "Mama na Philémon", (mère d'un ancien cadre de la Banque commerciale congolaise), amie intime de Mama Yemo à Brazzaville dans les années 1920 et, à ce titre, témoin oculaire et privilégiée des évènements que j'ai relatés.
Philémon, dont la mère est déjà décédée, réside actuellement en Belgique. Je lui ai promis durant l'été 1998 de ne jamais révéler l'entièreté de l'identité de sa mère, ni de la sienne, pour des raisons non seulement de discrétion (pour qu'il ne devienne pas l'objet de curiosité et de diverses tracasseries) mais aussi de sécurité.
Pour le reste, j'ai été particulièrement amusé par la réaction de John Kisito, l'un des premiers Congolais à avoir "dégainé" en prenant ma contribution "historique" pour cible. Votre visiteur conteste la nature même du débat suscité par mon laïus qui, selon lui et je le cite, "peut être assimilé à des échanges en-dessous de la ceinture". Dans la foulée, mon contradicteur plaide pour "des faits historiquement avérés qui peuvent contribuer à l'enrichissement de tout un chacun". Vraiment John? Mais admettons. Dans ce cas, dites-moi, mon cher John, dans la biographie de Mobutu, qu'est ce qui est "historiquement avéré" ? Sont-ce sa date de naissance le 14 octobre 1930 et celle de sa mère, Mama Yemo Marie Madeleine, épouse Gbemani, née en 1922 (sic) et dont il était le quatrième enfant ? Où a-t-on déjà vu le prodige gynécologique d'une gamine âgée seulement de 8 ans et qui aurait déjà accouché de quatre enfants, à supposer même qu'il se fut agi de quadruplés ? Les deux dates, pourtant "officielles " mais marquées au coin d'une ahurissante absurdité, ont été fournies par Mobutu lui-même, de son vivant, au cours d'un entretien accordé au journaliste français Jean-Louis Rhemilleux et consigné dans le livre "Dignité pour l'Afrique".
Le buste de Mama Yemo dressé jadis dans le couloir d'entrée de l'actuel hôpital général à Kinshasa portait également, gravée dans le marbre, l'année 1922 comme date de naissance de la génitrice de Mobutu. Lorsqu'on s'aperçut de l'impossibilité et de l'anachronisme, l'inscription portée sur la pierre fut promptement frappée et effacée. Mais la maladresse, déjà commise, ne pouvait plus empêcher le surgissement de la plus gênante de toutes les questions à savoir, comment expliquer une telle aberration de datations entre une mère et son fils supposé, qui exerça les fonctions de magistrat suprême en qualité de président de la République et de chef d'Etat durant presque quatre décennies ?
Mais surtout et au vu des très hautes responsabilités politiques et militaires assumées par cet étrange "fils" de Mama Yemo, comment soutenir sérieusement la thèse de John selon laquelle ouvrir et nourrir un débat sur les origines biologiques de Mobutu, un homme qui perpétra deux putschs militaires pour s'emparer du pouvoir suprême au Congo; un militaire qui, sur les 51 ans d'indépendance de notre pays, présida à son destin et aux destinées des Congolais pendant 37 ans ( 13 septembre 1960- août 1964, ensuite du 24 novembre 1965 au 15 mai 1997), un officier à qui on prête tant de crimes, vrais et faux; un Chef d'Etat qui nationalisa l'Union minière du Haut-Katanga; qui prononça pour la première fois le mot "bantous" à la tribune des Nations Unies en 1972 et un "penseur politique" qui déclencha la plus grande révolution culturelle de l'histoire des Congolais; comment John peut-il prendre le risque de sous-estimer l'importance, pourtant capitale, d'une telle controverse sur la personne de Mobutu. en affirmant que mes propos peuvent être assimilés à des "échanges en-dessous de la ceinture" ?
Tenter de percer le mystère et de résoudre l'énigme du personnage de Mobutu peut apporter des réponses et même des solutions à bien des souffrances et des misères auxquelles le peuple congolais est confronté depuis le 17 mai 1997. Un tel travail reste encore à effectuer par les historiens, les intellectuels, les chercheurs et les médias congolais. De toute évidence, il s'agit d'un sujet sérieux. Quant à la joute qui m'opposa à Ramazani (rien à avoir avec Raymond Ramazani Baya, ancien ministre de l'information et ancien ambassadeur à Paris sous Mobutu) et dont vous ne reproduisez qu'un seul de mes échanges, elle s'étendit en réalité sur une longue période. Les autres révélations, réflexions, analyses et arguments, tous d'une grande cohérence factuelle et rationnelle (sinon historique) qu'à travers mes écrits ultérieurs, j'ai exposés devant mes différents contradicteurs, y compris face à Ramazani que vous mentionnez, apportent, selon moi, des éclairages inattendus sur feu le Maréchal Mobutu Sese Seko, notamment quand j'y affirme textuellement qu'il fut "un prophète laïc déchu". On se calme !!
Juste une question: quel schéma mental traditionnel et conventionnel utiliser pour expliquer de manière rationnelle l'extraordinaire itinéraire d'un nourrisson né à Brazzavile de mère et de père togolais, devenu orphelin de mère quelques mois après sa venue au monde, enlevé ensuite par sa mère nourricière qui divorça peu après de son mari à cause de la profonde mésentente suscitée par l'adoption du bébé togolais devenu orphelin de mère, laquelle mère adoptive se réfugia ensuite de l'autre côté du fleuve, à Léopoldville, avant d'abandonner la capitale du Congo belge et de s'enfuir une deuxième fois, toujours accompagnée de ses enfants, y compris le fils adoptif, pour s'en aller épouser en secondes noces un chef coutumier à Lisala ? C'est ce "petit bout de chou" togolais, né à l'étranger dans les pires conditions, quelque part à Paul Kamba, nom d'une obscure rue de Poto-Poto, un non moins obscur quartier de Brazzaville, capitale du Congo-Brazzaville et qui, une trentaine d'années plus tard, deviendra par deux fois, pendant 37 ans en tout, le Président de la République du Congo-Kinshasa d'abord, du ZaÏre ensuite c'est-à-dire, l'un des Chefs d'Etat africains le plus puissant, le plus adulé, le plus craint mais aussi le plus haï de son époque !! Peu d'êtres humains sur la planète Terre peuvent afficher une biographie aussi invraisemblable et pourtant vraie !
Certes, je résume ici mais à lui seul, c'est un raccourci saisissant qui, selon mon entendement, exige le recours à une lecture parallèle, à un décryptage "spirituel" c'est-à-dire à un décodage non rationnel pour espérer épuiser totalement le parcours de vie d'un homme si singulier, si célèbre et pourtant si méconnu que le destin, dans une ultime ironie dont il détient le secret, fit mourir et enterrer dans un obscur cimetière de Rabat au Maroc, en septembre 1997 !! Qu'en pense donc le" mbokatier" et quelle est la nouvelle sentence de John ? Vue sous cet angle, la biographie de Mobutu ne mérite-t-elle pas la polémique ? Vraiment ? Mais j'arrête ici mes questions et surtout mes "digressions" sur la déchéance et l'échec de Mobutu en tant que "prophète laïc" car, j'ai conscience que ce nouvel aphorisme risque de nous entraîner très loin en rallumant la controverse sur un homme et une période qui ont fait couler tant de salive, de sueur et de sang. Enfin, le compatriote qui m'a appelé ce matin me confirme la nationalité togolaise du père biologique de Mobutu, allant jusqu'à me révéler son véritable nom (que la mère de Phil&
Dieudonné Kwebe-Kimpele