Hommage à Max Mongali
Dans la musique congolaise il arrive souvent que des musiciens dédient une chanson d’adieu à un collègue. Cette composition sonne comme la dernière oeuvre musicale que l’artiste trépassé aura en souvenir laisser au monde qu’il vient physiquement de quitter. Avec son propre répertoire cet hommage prolonge en quelque sorte la présence invisible du défunt et masque son absence parmi les vivants. Beaucoup de ces artistes qui nous ont quitté ont eu droit à cet honneur.
Les privilégiés ont pour nom Tino Baroza, Bavon Marie-Marie, Kallé Jeff, Franco Luambo, Pépé Kallé, papa Wendo. La liste est longue. Sont aussi nombreux ceux qui n’ ont pas eu cette chance (Lengi Lenga, Mbole, Djo Mpoyi, Chantal, etc). Le grand Max Maxime s’en est allé il y a déjà un bon bout de temps. Mbokamosika en a longuement parlé. Nous n’y reviendront plus. Par cette occasion, nous avons voulu seulement relever le fait que lui aussi n’avait pas dérogé à cette règle de dédicace posthume. Brisé par cette séparation brutale, bouleversé et ému par cette perte, Zizi qui a partagé avec Maxo les études, l’amitié et la passion de la musique dans Los Nickelos a bien voulu composer pour lui une belle chanson que nous avons jugé nécessaire de faire auditionner les mbokatiers.
C’est de cette manière que le vieux Zizi Zanga a voulu vaincre son tourment. Il a voulu par ce biais s’attacher définitivement avec son ami disparu grâce à Okeyi te Maxo, cette mélodie qui à jamais les unira par delà la mort. A son Maxo chéri, il se demande, questionne la vie et dicte ses dernières volontés d’outre-tombe à lui qui s’en en allé. Le titre est évocateur, car Zizi ne croit pas que son ami l’a quitté. Qui d’autre pouvait mieux que lui dédicacer l’illustre disparu ? Le grand parolier est parti trop tôt, laissant notre musique quelque peu orpheline. C’est vrai que Max Mongali vit encore parmi nous à travers l’immense œuvre qu’il a léguée à notre patrimoine musical.
Samuel Malonga
Okeyi te Maxo, Zizi Zanga