Messager,
Il y a huit ans, Max Mongali venait de nous quitter!
Qui s'en souvient encore?
Ma réflexion est partie du dernier article sur "Les
chansons d'anthologie des années 60, 70, 80" où
chacun a apporté sa contribution.
Voici ce qui est dit sur Idi Mane qui restera pour moi,
si pas le grand, alors le meilleur parolier. Bravo l'artiste!
André Lelo
Hommage à Mongali: "forgeron" de la musique congolaise contemporaine
29 novembre 2002 - Un des meilleurs Paroliers congolais du Siècle Max Mongali Ida Mane décédé à 54 ans à Kinshasa, en 2001,
a était l'un des illustres, discrets et humbles « forgerons »de la musique congolaise contemporaine. Il se distingue dès son arrivée en Belgique pour ses études notamment à l'université
catholique de Leuven (Louvain) où il poursuivait les études de Droit. II fut artiste musicien amateur par amour de la musique à côté de ses amis étudiants comme lui qui formèrent des
petits groupes musicaux pour conserver et maintenir les liens culturels avec le pays dénommés : " Los Nickelos " à Bruxelles et Yeyé National à Liège.
Poète confirmé dans l'âme, il devient naturellement un des grands paroliers de la musique congolais totalement inconnu du grand public, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, et comme pour
ne pas déroger à une règle non écrite des Nzonzi dans la culture Kongo. Il écrivit, voire composa, plusieurs chansons alors qu'il était encore étudiant en créant une syntaxe
particulière qui démontre aujourd'hui encore la puissance grammaticale et la richesse du vocabulaire qui a fait du LINGALA la langue par excellence de la parole et de la pensée
litteraire congolaise. Mongali a à jamais marqué la culture musicale congolaise comme ses aînés notamment par ses œuvres les plus connues telles que Salaminga et Matinda qui furent
merveilleusement interprétées par le Maître, lui-même : Luambo Makiadi et son inégalable le TP (Tout Puissant), OK-Jazz.
Mongali écrivait en suivant son inspiration, mais surtout, il savait que chacune des ses œuvres ne devait correspondre qu'à un style particulier de l'écriture musicale, de jouer et de
faire de la musique. Comme Essous et ses complices Manu Dibango et Kallé, il savait qui pouvait faire la meilleure interprétation et composition musicale de son poème.
C'est ainsi que plusieurs de ses poèmes qui révélaient son engagement politique comme Lombonga dédiées à Lumumba, Nkwame Krumah, et autres étaient interprétés aussi bien par des grands
musiciens que par des jeunes pousses.
Ainsi, près de 80 % de ses œuvres se retrouvent dans l'actif du groupe Zaïko Langa Langa où Mongali collabora intensément avec Jossart Nyoka Longo et Bimi Ombale. Il composa le texte de
la chanson " Charles Kimpiatu " pour le compte de King Kester. Et pour Pépé Kalé, plusieurs textes dont entre autres " Zabolo, Nsombokila, etc. Ne suivant que son cœur, son amour pour
la musique congolaise, il écrira pour ceux qui viennent le consulter, chercher ses conseils. Il écrit pour les groupes Thu Zahina et Empompo Loway sans faire des jaloux. Il y en avait
pour tout le monde!
Ce sera en fait l'Afrisa International de Pascal Tabu Rochereau qui vient de quitter African-Fiesta qui donnera la première occasion à Mongali de démontrer ses talents de parolier hors
paire. En effet, il offre ses premiers textes inédits que sont : Djibebéké et Jhonny mon amour, Byby, Mokolo na Kokufa, Mongali, Frigo FNMA et autres. D'autres textes sont écrits pour
un nouveau style qui prend corps sous l'impulsion de Papa Wemba, notamment : Eve Paradis et Nelson Mandela, le plus ancien prisonnier politique qui vient de battre le record mondial de
durée sous l'apartheid en Afrique du Sud.
Et quand Rochereau aide et transforme Mbilia Bel, l'une des ses danseuses ou " rocherettes " en chanteuse de premier rang (ou ténor) dans son groupe l'Afrisa International, Mongali
écrit spécialement pour elle les textes des chansons : Mpevé ya Longo, Sima na ngai Mwana Mawa et Contre ma Volonté.
Quant à Koffi Olomidé, il lui élabora une de ses meilleures œuvres originales: Djino Bokana. Dans toute sa production prolixe, Max Mongali Ida Mane alias le vieux Pop n'a jamais
souhaité paraître au devant de la scène en refusant de signer en son nom fusse-t-il une seule chanson. A son actif on compte la création d'un groupe musical comme son homologue de
Maya-Maya Freddy Kebano pour le travail en studio d'enregistrement baptisé : Africa-Mélodie.
Le groupe les Yatupas fut également une de ses initiatives, qui regroupait Pépé Félix, Mantsiamina Popol, Ray Lema (qui officie actuellement en Europe après un long séjour à Cuba et aux
USA), Zoé Wawanko, Rigo Moya, Ntésa Daliens et Djo Mpoyi. En fait, c'est dans ce seul Groupe qu'il osera signer deux compositions lui-même : Etiké et Un grand amour.
Il aura ainsi, mis le pied à l'étrier à plusieurs interpréteurs musicaux congolais. Comme d'autres, il est parti trop tôt. Encore une chance pour la culture congolaise qu'il ait su
écrire, sinon, le peuple noir, le peuple Koongo aurait une fois encore définitivement perdu avec Mongali parti à "Mpemba" une BIBLIOTHÈQUE.
(SOURCES: Lac Magazine & Mb)
Nous remercions notre frère André Lelo pour cet article rendant hommage à l’un de nos meilleurs artistes, Max Mongali (Idi Mane). Ses œuvres
figurent-elles parmi les chansons d’anthologie des années 60, 70, 80 ? Certainement. Même si les amis ont omis de les mentionner parmi leurs suggestions.
C’est pourquoi nous avons déterré la version originale de sa chanson fétiche « ETAPE », qu’il avait chantée au
sein de Zaïko, et qui a été reprise plus de 7 fois, en guise d’apport de mbokamosika à l’hommage qui lui est rendu.
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