DJO NOLO, AUTEUR COMPOSITEUR DE MANSANGA
DJO NOLO, AUTEUR COMPOSITEUR DE LA CHANSON MANSANGA.
Suite à mon article sur Grand-Père Bozi Boziana et l’Anti-Choc, mon estimé frère Serge Kongo na Biso me demandait de griffonner quelque chose sur la carrière musicale de Djo Nolo, un auteur compositeur de talent. Chose promise, je donne aujourd’hui satisfaction à sa requête.
En effet, Give Djo Nolo Sambo a fourbi ses premières armes dans les jeunes orchestres de la ville de Matadi (le chef lieu de la Province du Bas-Congo). Sa renommée allait grandissante parmi les jeunes chanteurs de Matadi qui se distinguaient dans l’art d’Orfée. Vers les années 70, il effectue une descente fracassante à Kinshasa la capitale et il ne tardera pas à se faire remarquer auprès de Papa Wemba dont il était parolier.
Il sollicitera son entrée dans l’Anti-Choc de Bozi Boziana où il fera sortir des œuvres de grande facture parmi lesquelles Mansanga, Tshala, Fatouma Bineta… Auteur compositeur de talent, Djo Nolo avait apporté du sien pour hisser l’orchestre Anti-Choc au top niveau. Djo Nolo à côté de Bozi Boziana, Fifi Mofude, Wally Ngonda, Koffi Alibaba, Ngouma, Dodoly Mon siele (Pour dire mon cher) et autres, c’était la liesse, l’extase et l’allégresse. Vers les années 86, Anti-Choc était toutes feu toutes flammes. Il avait conquis le difficile public kinois en mettant d’accord tous les mélomanes de la bonne musique. Il largua coup sur coup des chansons comme Sisi, Explication Sisi, Tshala, Tchi-tcha, Tembe na tembe et que sais-je encore. Il faut dire qu’à cette époque, l’Anti-Choc dictait sa loi.
Certes, les bonnes choses ne durent pas. Djo Nolo se sépara vite de Bozi Boziana lors d’une tournée musicale entreprise par l’orchestre Anti-Choc en 1988 en Europe. Il y avait donc choisi d’installer ses pénates. Durant son séjour européen, il avait complètement disparu de la scène et il avait même tenté de changer d’idées en chantant pour la gloire de l’Éternel. Comme c’est devenu presqu’une coutume, la plupart de nos jeunes artistes qui se décident de s’envoler de leurs propres ailes en claquant la porte après avoir brillé de mille feu sont toujours dévorés par les flammes de leurs succès. Beaucoup parmi eux sont morts d’une mort prématurée. Les exemples sont légions. Je n’en veux pour exemples que les défections dans le groupe Wenge Maison Mère et dans le Quartier Latin. On peut bien se demander ce que sont devenus Serge Mabiala, Ferre Gola, Bill Clinton, Suzuki pour ne citer que ceux-là. Je n’ai nullement l’intention d’user d’une certaine ironie ou mieux de vouloir me moquer des autres mais, j’éprouve un regret sincère et une nostalgie quand je compare leurs exploits du passé par rapport à ce qu’ils font aujourd’hui. J’ai toujours gardé en mémoire les conseils que le Poète Lutumba prodiguait à Lassa Carlyto à propos du succès. Le succès rendre une personne folle et creuser sa propre tombe. Il faut savoir bien le gérer.
Après son séjour européen d’où il avait ramené un lot d’instruments complets de musique, Djo Nolo était en train de préparer un retour sur scène. Il avait regagné Kinshasa avec des sérieuses ambitions de reprendre les productions scéniques. Djo Nolo avait établi son quartier général sur la rue Monkoto, Quartier Kimbangu dans la commune de Kalamu avec Mr Boya, son chargé des relations de presse pour les deux rives du fleuve Congo. Mr Boya est un ami d’enfance de Give dans la ville de Matadi, bassiste et ancien de l’orchestre Anti-Choc. Les répétitions allaient bon train. Give et ses poulains créaient de l’ambiance au cours de leurs séances de répétition. Son orchestre était présent lors de la dernière édition de la Fikin et il a agrémenté la kermesse organisée dernièrement dans la ville de Matadi.
Si Djo Nolo peut remonter sur la surface au lieu de se noyer complètement dans les eaux profondes du fleuve Congo, cela ne peut que susciter l’admiration de ses nombreux fanatiques. J’ai confiance à son talent et je lui souhaite plein succès.
Nous allons nous quitter en demandant à Messager de fouiller dans sa discothèque pour nous balancer la chanson Mansanga qui a fait découvrir Djo Nolo au grand public.
Zéphyrin Kirika Nkumu Assana
MANSANGA, par DJONOLO et l'ANTI-CHOC