Adou Elenga – Fally Ipupa, comme un air de famille.
Adou Elenga – Fally Ipupa, comme un air de famille.
Hier soir au volant de ma voiture, perdu dans mes pensées, j'écoutais d'une oreille distraite la sélection rumba que m'a préparé le week end dernier mon fils Jason Nseka. C'est toujours comme çà que ça se passe entre nous. Lorsqu'il a besoin de mes services, mon fils commence par me mettre sur ma clé USB une compilation à écouter en voiture. Celle-là était, on ne peut, des plus éclectiques. On passait de Bavon Marie Marie et le Négro Succès à Bozi Boziana, avant de revenir sur l'anthologie Bakolo Miziki, pour repartir sur le dernier Beya Maduma Moro Maurice et finir par Fally Ipupa.
Il faut dire que la sélection s'étant faite par les titres des chansons et non par les auteurs, j'ai fini par être frappé par des similitudes dans les vocalises entre Fally Ipupa et Adou Elenga. Oui, vous me direz que c'est un peu osé de comparer un monstre sacré de l'acabit d'Adou Elenga à un jeunot comme Fally, c'est pourtant l'exercice qui s'est imposé à moi, en passant du titre « Oleki, olekaka d'Adou Elenga» à « Mama na ngai napeli moto » de Fally. Deux titres très dansants qui chacun pour son époque, a du sûrement surprendre. La chanson d'Adou Elenga réenregistré en public a Ciné MPR sous la direction artistique de Papa Noèl Nedule, balance entre le chanté yanké des Watama et l'instrumentation Ngoma. Et là où l'ancêtre rejoint son descendant Fally ou plutôt l'inverse, c'est avec ses ponctuations « ouh ».
Je ne sais pas si Fally s'est inspiré d'Adou Elenga mais ce « ouh ! » est devenu sa marque fabrique. A mes oreilles, cela sonne comme un air de famille entre ces deux artistes, qui ont chacun à son tour, bouleversé la donne musicale, avec un phrasé et une musicalité propre, les distinguant de leurs groupes ou école d'origine. Et je ne parle pas du contenu de cette chanson Oleki, olekaka dans laquelle, encore une fois, Elombe Elenga confirme son statut d'homme à part et de conviction. Là où d'autres hommes auraient versé dans la mièvrerie et les larmes, Adou Elenga, sûre de lui, dit à Mwamie(?) elle peut aller et revenir comme cela lui chante, lui il reste placide et de marbre/ Tu t'en iras, tu reviendras, Tu pleureras si ça te chante, comme comme tu te retrouveras seul et abandonnée si le cœur t'en dis. Regardes les sénégalais, ils vont partir à Dambala (leur marché), ils vont revenir, où est mon problème ?...
Une philosophie à la Simaro Massiya, propre aux yankés, « bato ya nkiliba ».Ce à quoi semble répondre Fally Ipupa avec Chaise électrique – qui brûle d'amour. Chez celui-ci le « ouh » ouvre le morceau. Fally pousse l'air de famille jusqu'à limiter son morceau à 3:55 minutes, je pleure l'amour dit-il, exposant ses prédisposition à l'amour, prêt à supporter la chaise électrique des sentiments. Un peut pour dire qu'hier l'amour pouvait s'accommoder des caprices de sa bien aîmée, alors qu'aujourd'hui, il faut souffrir d'aimer. Seul lien entre hier et aujourd'hui, le « ouh » de l'ancêtre Elenga des pionniers rejoint le « ouh » de la 5e génération d'Ipupa.
je vous laisse comparer ces morceaux d'anthologie Oleki-olekaka et chaise électrique.
1.Oleki olekaka, par Adou Elenga
2.Chaise électrique, par Faly Ipupa
Joseph PULULU
Directeur
Radio Mangembo
www.mangembo-fm.com
01.64.38.54.68
06.26.08.26.66