Sur les traces du futur président Dos Santos à Léopoldville
Au début des années 1960, Léopoldville,
capitale de la jeune République du Congo constitue la principale ville « refuge » pour de nombreux futurs dirigeants angolais. Tous ou presque y ont plus ou moins longtemps séjourné,
avant de s’engager sur plusieurs fronts, parfois antagonistes, de la lutte de libération, ayant conduit à l’indépendance de leur pays en 1975.
Neto, Holden, Pinok, Dos Santos….avaient
vécu à Léopoldville (Kinshasa actuellement). Si la présence de trois premiers cités ne souffre d’aucune contestation, par contre celle de Dos Santosparaissait
pour le moins énigmatique, discrète. Une attitude justifiée certainement par le discrédit et l’opprobre qui couvrent tout angolais (regressado) ayant séjourné au Congo-Zaïre. D’ailleurs,la
biographie de l’actuel président angolais ne mentionne nulle part son séjour sur le sol congolais, bien que plusieurs sources situent son domicile autour de Ndjili, comme de nombreux autres
réfugiés angolais.
A notre connaissance, personne, peut-être par peur des représailles, n’avait jusque là déterminé ses activités durant son séjour kinois, jusqu’à ce que la lecture du livre de Nfumu Fylla Saint-Eudes intitulé : « la musique congolaise du 20e siècle » nous a ramenés en 1961 dans la boîte « Afro Mongambo » ex-Afro-Negro, de Joseph Kabasele, située sur l’Avenue du Commerce, anciennement Charles de Gaule, gérée par Manu Dibangoet qui y a monté dès octobre 1961 un orchestre.Selon ce livre, c’est dans cette boîte que le futur président angolais Dos Santos venait « de temps en temps gratter la guitare ». Sur base de cette révélation, nous pouvons situer la résidence de Dos Santos éventuellement aux environs de cette boîte, car il est difficile à un jeune homme de 19 ans, habitant Ndjili à cette époque postcoloniale, de venir souvent en ville sans être inquiété.
Messager
Anaclet,
En publiant cette information, j’avais particulièrement pensé à vous et à Emmanuel Kandolo pour essayer de la vérifier. Je me réjouis à ce propos de votre réaction qui ne fait que confirmer le fait que le séjour de Dos Santos à Léopoldville risque de passer pour une légende, tant que de son vivant, les témoins hésiteront d’apporter la preuve de son refuge au Congo.
S’agissant de sa fréquentation de la boîte Afro Mongambo, je vous informe qu’elle est attestée par Manu Dibango, le gérant de la boîte à l’époque, dont les propos sont consignés par Mfumu Fylla Saint-Eudes à travers son livre : « La musique congolaise du 20e siècle ».
Pour permettre à nos amis de juger de la crédibilité de cette révélation, permettez-moi de reprendre intégralement quelques passages du livre, en rapport avec cette histoire.
P.134 ….Après les enregistrements, Kabasele lui propose (Manu Dibango) un voyage au Congo. L’occasion est bonne. Les Anges Noirs font relâche. Manu et sa femme Coco se rendent à Léopoldville, pour deux mois se disent-ils. (Ils y resteront deux ans, ndlr)
Kabasele propose à manu la gérance de sa boîte l’Afro Mongambo (ex-Afro Negro) située sur l’avenue Charles de Gaule. Manu y monte un orchestre dès octobre 1961 et tient la barre de l’Afro Mongambo. Dos Santos (futur président angolais) vient de temps en temps y gratter la guitare.
P. 140. (1962) Avec un jeune banquier nommé Dokolo, Manu Dibango crée un nouvel établissement, le Tam-Tam, délaissant ainsi l’Afro Mongambo. Il joue pour un public européen constitué en majorité des casques blues de l’Onu.
-Le City Five reprend le night club Afro Mongambo.
P.141. Au premier trimestre 1962, l’African-Jazz se rend en Belgique. Une fois de plus, Kabasele fait appel à Manu Dibango qui évolue désormais au Tam-Tam, boîte dont il est le gérant. A Bruxelles, l’African-Jazz enregistre pour le compte de Sofrason…..African mokili mobimba de Mwamba Déchaud( revu et corrigé par Kallé Jeff),Jamais Kolonga de Tino Baroza, Le bateau de Tahiti, Twist à Léo de Manu Dibango, Kely et Bonbon sucré de Rochereau qui est du voyage…..
De retour à Léopoldville, après son voyage avec l’African-Jazz, Manu Dibango reprend ses activités au Tam-Tam. C’est dans cet établissement que ses parents, venus du cameroun, viennent le voir jouer. Ils lui suggèrent de rentrer à Douala, pour faire la même chose.
Commmentaire
Comment faut-il considérer cette information ? Un scoop qu’il faut exploiter ou une erreur ?
A-t-on confondu Dos Santos avec Pinok ? Hypothèse invraisemblable dans la mesure où l’on précise (futur président angolais) et surtout du fait que dans le même livre on parle bien de Pinok comme ayant été musicien de la 1ère formule de l’orchestre Negro succès.
Messager
Encore une preuve
Le président Angolais a bien vécu à Kinshasa, plus précissement dans la commune de lingwala (saint jean), ce qui expliquerait sa présence aux côtés de Manu vu sa proximité avec le centre ville.. Il est aussi vrai que le président angolais fréquentait la commune de ndjili, Q.8 et 13 chez une amie que je tais le nom mais qui se reconnaîtra. Je me suis toujour posé la question , pourquoi ce mystère de son passage sur le sol congolais RDC, or il ne se cache sur son sejour à brazza. Il y a anguille sous roche.
LILO