1er anniversaire de la mort tragique du Dr ZANTOKO
L'année passée, à la même période, notre blog blog avait reçu un pathétique hommage que notre aîné dans le métier, NZUNGA MBADI avait rendu au Dr Zantoko, papa de l'artiste chanteur Kamini, et à son collègue Norbert Badila, décédés tragiquement dans un accident de circulation le 30 août 2009 à Voyenne en France.
Étant donné que l'ouverture de cet article avait mis du temps, nous avions jugé utile de le garder, et de le publier à l'occasion du premier anniversaire des décès de ces deux compatriotes. Une manière de signifier à notre kulutu Nzunga Mbadi que nous n'avions pas négligé son message, et que sommes disposés à l'avenir à répercuter ses articles aussi rapidement que possible.
Ci-desous, l'article que Nzunga Mbadi a écrit en 2009 sur cette double perte pour notre communauté.
Messager
Mort tragique du Dr ZANTOKO, papa de Kamini
(par Nzunga Mbadi)
Les médecins Seyolo Zantoko et Norbert Badila sont décédés dimanche, 30 août 2009, à 21h30, à Voyenne (France/Aisne 02), dans un accident de circulation sur la RN2. Selon les propos d'un enquêteur, rapportés par le quotidien L'union du 01/09/09, « dans un virage, la Toyota Corolla du Dr Zantoko, papa du Chanteur Kamini, auteur du tube Marly-Gomont, aurait heurté l'arrière de l'ambulance des sapeurs-pompiers de Marle, serait parti en crabe, puis se serait immobilisée sur la chaussée. L'adjudant Michel Liaigre, au volant de la Renault Clio de la gendarmerie, qui suivait la fourgonnette des pompiers, aurait pilé, mais n'a pu évité le choc d'une terrible violence.
Les deux médecins sis à l'avant, le conducteur, Zantoko et le passager, Badila, meurent sur le coup. désincarcérée de l'arrière du véhicule, gravement blessée et admise, dans un état critique, au service des soins intensifs de l'Hôpital de Laon, la compagne du Dr Badila, Bernadette Mangelo, amorce le retour à la vie. Le gendarme, conducteur de la Clio, grièvement blessé au clavicule et aux côtes, est aussi hospitalisé à Laon, sa vie ne serait pas en danger. »
Dr Seyolo Zantoko
Les deux victimes de ce drame sont originaires du Congo, âgés tous les deux de 69 ans: Le Dr Seyolo Zantoko est né à Mbiongo, près de Luozi (Cataractes), père du rappeur Kamini et gendre du sénateur Esaï Kuyena Fuawatondo. Le Dr Norbert Badila naquit à Manga, près de Kisantu. Ils viennent de vivre un destin proche. A sa naissance, la mère de Zantoko meurt en couche et le laisse ainsi orphelin de ses deux parents. Le père de Badila décède alors que son fils n'est encore qu'un jeune enfant. Chacun de deux amis avait été élevé par son frère aîné. Cela explique peut-être leur amour du prochain, quelle que soit sa condition sociale. Tous les deux sont diplômés de l'Ecole AMI (École des Assistants Médicaux Indigènes du Congo. Ils sont arrivés ensemble en France, en 1965, pour compléter leur formation de médecin. Tous les deux ont obtenu leur diplôme de médecine dans le Nord de la France: Zantoko, à la faculté de médecine de Lille et Badila, à celle d'Amiens.
Dr Norbert Badila
Ayant exercé une bonne partie de leur carrière dans le Nord de la France, ayant élevé leurs enfants
dans cette région et enfin les gens du Nord les ayant bien adoptés, Nous pouvons dire que nous rendons aujourd'hui hommage à deux amis ch'ti. Là s'arrête le parallèle. Comme ont dit, dans une même famille chaque enfant a son caractère propre.
Ancien élève des Frères des écoles chrétiennes, Zantoko obtient son bac à la Colonie scolaire de Boma. Lycéen, il jouait de la guitare et avait même intégré l'orchestre de Boma, Le Grand Miki. Personne ne pouvez s'imaginer qu'un jeune homme qui faisait de la musique dans les dancings pouvait devenir plus tard médecin... Comment s'étonner qu'un de ses enfants ait la musique dans les veines, en pensant à la chanson de Kamini, Marly-Gomont, qui a fait connaître ce coin de France au monde entier?
Dr Zantoko entre sa nièce Gertrude et son gendre Fuastin
Seyolo Zantoko était un travailleur consciencieux et infatigable et surtout disponible et proche de ses malades. C'était le type même du médecin de campagne qui gérait non seulement les problèmes de santé, mais qui parlait aussi, simplement, avec ses patients, de petits soucis du quotidien. Pour nous ses amis, Seyolo Zantoko était ouvert et cultivé, un bon débatteur, mais respectueux de l'opinion d'autrui, toujours prêt à demander l'avis de la personne qui maîtrise mieux le sujet de discussion. Il a souvent poussé ceux qu'il côtoyait à l'excellence, dans tous les domaine. Pour nous, il était plus qu'un ami , il reste un frère. Nous gardons de lui l'image d'un homme gai et facile à vivre. Seyolo Zantoko nous ne t'oublierons pas.
Norbert Badila décroche son doctorat de médecine à l'université d'Amiens où il obtient aussi son certificat de Chirurgien générale. Il pratique sa chirurgie successivement au CHU d'Amiens, au Centre Hospitalier de Guise et à l'hôpital de Fourmis, dans l'Aisne, puis au Centre Hospitalier de Wassy dans la Haute Marne et au Centre et enfin au Centre Hospitalier de Sainte Ménéhould dans la Marne .
Voulant venir en aide aux peuples d'Afrique, le Dr Badila est détaché auprès du Ministère de la Coopération Technique qui l'affecte au Cameroun, d'abord l'hôpital de Limbe, ensuite à l'hôpital de Bertoua. Au Sénégal, ce sont les patients de l'hôpital de Tambakunda, puis de Zinguinchor qui bénéficie de ses services. C'est à l'hôpital N'Djamena, au Tchad qu'il termine sa mission de Coopération en Afrique. Revenu en France, le Dr Badila s'est converti dans le privé. Il a ouvert son cabinet à Liesse, puis à Etreaupont en 2003 où il a exercé très peu de temps, avant de tenter sa chance à Sarcelles. Retraité, depuis 2005, le Dr Badila s'est limité à faire des remplacements pour s'occuper. Le Dr Badila fait partie de ceux dont on peut dire qu'il son fidèles en amitié. Il restera longtemps dans nos mémoires.
Dr Badila, mariant sa fille Pauline
La disparition tragique de Dr Zantoko et de Dr Badila laisse un vide dans le paysage de l'Aisne. Leur départ inattendu dans le monde des ancêtres nous a donné un choc terrible qui ne s'amortira qu'en continuant à entretenir l'amitié qui nous lie et ceci paraît important surtout pour vous les jeunes. L'union fait la force, à condition qu'elle se fasse dans l'amitié. Suivons l'exemple de Dr Zantoko et de Dr Badila qui ont su tisser une amitié durable.
NZUNGA MBADI
Mille merci pour la publication même tardive de la nécrologie de Marcel SEYOLO Zantoko et Norbert BADILA. Car cela a permis à un
ami Centrafricain, Thierry BINGABA ancien d'Amiens de battre le rappel et de nous annoncer cette triste disparition et
nous permettre à notre tour de nous solidariser avec les familles des disparus.
Il y aurait beaucoup à dire sur la vie passée à Amiens depuis 1967 où nous avons rejoint un sacré contingent d'étudiants en
médecine congolais pionniers de la Coopération franco-congolaise: Jacques KAMANGU- Nicolas LANDI (toujours amiénois), Joseph KITIMINI- Joseph LUDINGAMA- LUSAKWENU (en RDC), Faustin MANSONI (dcd
à Ham)- Faustin SENDEGEYA (dcd à Forbach)- Etienne MITSHABO et Nicodème BADIBANGA (dcd en RDC), et j'en passe Sha mbuyi, Kakule également dcd.D'autres amis Pascal TSHIZUBU Mukoka, Charles
NDINGA Nekongo, Paul MULANGU Kizito, passés à l'Orient Eternel. Sont encore avec nous, Berthold ONEHESE, Lambert OLENGA Disashi, Sebastien KAMANGU Masumbuko, Paul RAMAZA, Claudine TABELE
Makombo.
Le temps du deuil passé, je vous parlerai ultérieurement de la cérémonie de déterminance faisant des étudiants étrangers de
l'époque, citoyens de Picardie par le Recteur MALLET, du panafricanisme incroyable de nos jours des étudiants africains
d'Amiens (Centrafricains, Congolais, Gabonais, Sénégalais, Maliens, Guinéens, Ivoiriens, Togolais, Ghanéens, Burundais, Rwandais, Mauritaniens), de L'UGEC et de la FEANF, de l'Orchestre TAO TAO...
Sincères félicitations pour votre Blog, ah Mboka mosika!!!
Bien fraternellement Jean-Désiré MUTABESHA Mutashi