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Publié par Messager

EYOMA

To signer Eyoma est un cri de ralliement des contestataires. On l'entend souvent dans la bouche de supporters des grandes équipes de Kinshasa, lorsqu'ils se préparent à lancer une action révendicative violente. Notamment lorsqu'un arbitre ferme les yeux sur une faute ou accorde un pénalty injustifié.

dans les années 80, les jeunes ont beaucoup utilisé Eyoma pour se défier en combat singulier ou pour des bagarres rangées. Le chant, véritable cri de guerre accompagne aussi les cortèges mortuaires en direction des cimetières.

Pourtant à l'origine, Iyoma est le nom d'un des plus grands yankés de Kintambo "Vieux paurret Eyoma", que j'ai bien connu. Grand "Goza" (je vous dirai dans une prochaine contribution la différence entre les Goza, Kadiampemba, bills et yankés), Paurret Eyoma Bayaka est né à Mbandaka en 1933. Il a grandi à Kintambo où sa famille s'est installé dans les années 40. 
Elève de l'école saint Georges, Iyoma Bayaka Paurret a très tôt rejoint le groupe des jeunes délinquants "les hindou Kadiampemba"  de kintambo où il va s'initier aux Bilayi. Sa force c'était le coup de tête "wagon" auquel l'a initié le célèbre Eboma.
Entre 1950 et 1953, il va regner en "gang" de Kintambo, comme regnaient à la même époque Tsumbuka "Degazin"  des Hindou Singa Kwanga" de Linguala, célèbre pour ses doubles pattes, comme on disait à l'époque.

En 1953, le célèbre commissaire de Police Derrings va déclencher une vaste opération d'éradication de la délinquance dans les communes de Kinshasa. pendant deux ans, iyoma va lui échapper, jusqu'au jour uù aidé par le chef de quartier Lomboto de Kintambo, la police sera orienté vers iyoma. 
un matin de 1955, la police ira l'arrêter au chantier naval de la chanic où il travaillait. Le juge Capelle devant qui il comparaitra le condamnera à la rélégation dans la province d'origine de ses parents à Mbandaka pour 5 ans.

Il ne regagnera Kintambo qu'en 1961, mais entre temps de nouveau "gang" ont pris la place. Il lui fallait donc reprendre sa couronne de Grand Goza de Mangembo face à une nouvelle génération ya Lipanda. il va combattre en combat singulier tous les petis gangs de Kintambo.

le combat le plus dur est celui qu'il livrera contre Charles Katshabala, un adepte de "décantor". leur bagarre est resté légendaire. 
En 1986 lorsque j'organiserai le Jubilé de Vieux Paurret, j'ai rencontré Katshabala, celui-ci à plus de 50 ans, se disait encore prêt à en découdre avec paurret, puisque soutient-il toujours, le combat avait été interrompu. Les contemporains des deux protagonistes laissent entendre que l'attaque Wagon de paurret avait été si soudaine, que Charles Katshabala n'avait pas eu le temps d'esquisser un geste qu'il était compté KO. le temps de reprendre ses connaissances, Paurret était proclamé vainqueur.
La nouvelle du combat avait fait le tour de Léo. les passagers des bus de TCL qui faisaient le tour de Kinshasa, avaient colporté l'information. Le téléphone arabe faisant le reste la légende d'Eyoma "Olingi Eyoma " était installée.

Alors lorsque vous criez "To signer Eyoma", dites-vous bien que celui qui a lancé ce cri est quelque part à Kintambo. il s'appelle Iyoma ou Eyoma Bayaka Vieux Paurret.

Joseph Pululu

"Olingi Iyoma", t,
avait regné sur Léo II - mangembo entre 1950 ee terme s'entendait

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T
M.Pululu, j'aimerai entrer personellement en ontact avec vous  parce que je travaille sur un sujet dont un chapitre porte sur la naissance et l'évolution des quartiers des bills à Kinshasa et dans les provinces si ce phénomène a aussi existé à l'intérieur du pays. En commençant par Kinshasa, serait-il possible de limiter ces quartiers et de connaître ceux qui y ont régné à l'époque de Kamon et à celui des arts martiaux ?Je suis historien, et votre collaboration et vos connaissances seraient très utiles pour l'écriture de l'histoire de la RDC  par ses propres fils et par ceux qui ont vécu ces événements, des témoins de première main.Merci et j'attends votre réaction
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M
Nous invitons tous ceux qui ont des articles sur notre pays à nous les envoyer.Nous les publierons à l'instar de l'article de notre compatriote Joseph Pululu.Ce blog appartient à toute la communauté, s'il faut encore le rappeler.Messager
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