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Publié par Samuel Malonga

La triste nouvelle est tombée il y a de cela quatre jours. Mercredi 9 octobre 2024, Mchel Boyibanda alias Michaux alias Vieux Bobo alias Maître Bobo a tiré sa révérence à Brazzaville des suites d’un AVC. En réalité, il ne s’est jamais remis de cette maladie qui l’a frappé en 2015 et qui l’a contraint depuis à mettre un terme à sa carrière. Un des grands noms de la rumba congolaise vient des nous quitter.

 

Boyibanda est né le 22 février 1943 à Mokouangou dans la Sangha au Congo-Brazzaville. Elève très brillant à l’école primaire, il bénéficie une ou deux fois de saut de classe qui lui permet de rejoindre une classe supérieure. Vite, on se resoud à augmenter son âge pour répondre à la norme selon laquelle un certain âge correspond à une certaine année d’études. Il est dès lors mentionné comme né en 1940.

Michel aurait pu devenir ingénieur comme ses autres compatriotes qui fréquentaient l’école agronome de Mouindi. En 1958, il rencontre Franklin Boukaka qu’il accompagne à Pointe-Noire, au Cabinda et à Léopodville. Dans la capitale du Congo Belge, il écoute à la radio de l’AEF émettant à Brazzaville le communiqué appelant sept jeunes congolais à remplir des formalités administratives pour aller faire des études d’agronomie à Marseille. Son nom se trouvant sur la liste, sa grande-mère fait le voyage de Kinshasaa pour le chercher. Peine perdue, le jeune refuse de rentrer. C’est alors que commence sa carrière professionnelle. Il crée Négro Band (Bande des Nègres) à Léopoldville le 18 novembre 1958 ensemble avec Baguino Moukouna et Franklin Boukaka. Ensuite, il passe comme un éclair dans Bantous de la Capitale en 1963. La même année, il traverse le pool avec Pamelo proche de Rochereau, ce dernier ayant promis de les embaucher dans l’African Fiesta. Mais le grand Ley n’a de préfèrence que sur Pamelo. Dépité et alors qu’il est au beach pour regagner Brazzaville, Boyibanda rencontre Mujos, encore musicien des Bantous. Celui-ci est en compagnie de Luambo venu lui dire au revoir. Mujos conseille au patron de l’OK Jazz de l’embahcher. Il se révèle dans l’OK Jazz comme un grand auteur compositeur et un bon interprete. Les tubes successifs qu’il lance sur les marches font mouche. En 1964, il est contraint de rentrer à Brazzaville, comme tous ses compatriotes sur décision du premier ministre Tshombe. Après l’accalmie politique, il rejoint l’OK Jazz en 1966. Toujours sur le départ, il claque la porte pour suivre Kwamy et Mujos dans l’orchestre Révolution.  En 1972, le voilà de retour dans l’OK Jazz où il se signale par des œuvres d’une très grande valeur artistique.

 

Le titre  "Nzete esololaka na moto te" est adulé le président Mobutu. Pour écouter sa chanson préférée, le Guide invitait l’OK Jazz au Mont Ngaliema chaque lundi. Pendant ce concert spécial, ce titre était la seule et l'unique chanson exécutée de 20 heures à 23 heures en présence du maréchal lui-même, de Nguz a Kar i Bond et de Kengo wa Dondo.

En 1977, Boyibanda quitte définitivement l’OK Jazz pour reintégrer les Bantous pour un laps de temps. Avec Youlou et Djeskain Loko, il crée Les Trois Frères en 1978 étant dans les bonnes grâces du président Joachim Yhombi-Opango. L’orchestre ne tient malheureusement que huit petits mois avant de disparaître comme une comète.

Après les Trois Frères, Boyibanda fonde avec Loko Masengo l’orchestre Rumbaya avant de commencer une carrière solo avec le groupe Ebuka Système. En juin 2010, il fait renaître avec Max Masengo, le Negro Band de ses cendres pour une courte durée.

 

Voici une liste de son riche répertoire :

Négro Band : Kourand tata wa biso, Naboyi bakutukulu, Gilette ya le 4 mai.

Bantous de la Capitale : Masuwa enani (repris plus tard par l’OK Jazz), Essous ayambi ngai, Bolingo na kozonga, Miso na nzela.

OK Jazz : Ata nayebi, Samba tokosamba, Ven y ven y ven, O K Jazz elombe nganga te, Jeanine, Equipement complet, Okomi na Mbemba, Mokanda ya matala, Envoûtement, Nzete esololaka na moto te, Sassa, Andu wa Andura, Zando ya Tipo Tip.

Les Trois Frères : Selenge.

International Rumbaya : Ba bijoux ya Tchicaya, Ma fille vient voir, Ngai na Didi, Monge aleli Okondji, Nkokila mwana Ponton.

Ebuka Système : Bana Ebongo

Samuel Malonga

Compilation : Masuwa enani, Zando ya Tipo Tip, Ba bijoux ya Tchicaya, Ata neyebi, Équipement complet, Bana Ebongo, Jeanine, Nkokila mwana Ponton, Samba tokosamba, Bolingo nakozonga, Nzete esololaka na moto te.

 

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S
Bien triste nouvelle, que la disparition de cet artiste prolifique, dont les chansons reflétaient sa sensibilité poétique et sa douceur.<br /> Je ma rappelle avoir entendu le nom BOYIBANDA vers les années 62/63, dans ma tendre enfance, par une chanson (en rythme bolero) de l'OK JAZZ chantée par Franco LUAMBO.<br /> En voici quelques paroles :<br /> <br /> "BOYIBANDA,<br /> Okomi kobeta nde mabaku na nzela,<br /> Lokol'ozwi likambo <br /> Etc, etc..."<br /> <br /> Au refrain, les autres chanteurs reprennent ceci avec Franco :<br /> "Mbanda ngai na yebisi yo liboso,<br /> Likambo nini okosuanisa ngai<br /> Mwasi na yo alingi nga mingi,<br /> Tika tovanda lokola tokeseni.<br /> Etc, etc...."<br /> Je n'ai découvert bien plus tard, dans les années 70, que BOYIBANDA était un chanteur de l'OK JAZZ !<br /> <br /> Merci d'avance aux Mbokatiers perspicaces qui sauraient me retrouver ce merveilleux bolero, qui a bercé mon enfance, et me rappelle mon père et son petit tourne-disque qui m'a ouvert à la musique.<br /> <br /> Jean-MARIE SITA
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S
Vieux Bobo parti, de cette génération fin '50, années '60, ne doivent rester que;<br /> Jeannot Bombenga, Antoine Nendule Papa Noël, Gilbert Youlou Mabiala (affaibli), Marcel Loko Massengo Djeskain, Côme Cosmos Moutouari... Les derniers des Mohicans.<br /> J'en oublie? Merci de compléter.
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S
Wuta Mayi
M
Danos Canta Nyboma.....
S
Lokombe Nkalulu, Dizzy Mandjeku, Dino Vangu, Guvano Vangu, Kinzunga Ricos
M
Bovic Yebondo, Moreau Maurice, Mekanisi......
M
Matadidi Mario, Sam Mangwana, Michelino,...Seskain Molenga, Izeidi Faugus
B
Ce qui vient d'arriver est une catastrophe. Du courage à tous. Mais je voulais savoir une chose. L'héritage artistique et aussi sportif nous a été bien détaillé au point où je peux affirmer je suis bien informé désormais sur l'homme public. Mais a-t-il eu des enfants ? Le couple étant parti simultanément.
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S
Bien sûr que Boyibanda avait des enfants. Mais je ne peux affirmer s'il les avait eu evec la défunte.
S
Sam,<br /> Il semble que, 5 jours seulement après le départ de ''Ya Bobo'', Sabine, sa chère épouse, l'ait suivi dans l'au-delà. <br /> Merci de vérifier l'information.
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S
Je viens de vérifier. Elle a aussi tiré sa révérence.<br /> <br /> https://lesechos-congobrazza.com/societe/10519-michel-boyibanda-disparaissant-le-9-octobre-2024-son-epouse-sabine-s-en-est-allee-a-son-tour-cinq-jours-apres
M
Kalonda Celos
M
Michel Boyibanda ne fut pas seulement un grand artiste musicien, il fut aussi un grand footballeur. Il avait évolué au sein de l'équipe Patronage de Brazzaville, et avait aussi bien entraîné l'équipe Nomade "éboulements" de l'époque de Tebakula Tebens, Kalonda Vélos, Juif.....<br /> Que son âme repose en paix.
B
9 septembre 15 octobre cela fait un long mois et une bonne semaine que la musique était absente sur le blog et elle apparaît dans des circonstances malheureuses. Mes condoléances à la famille de l'artiste et aussi à la grande famille de la musique africaine voir mondiale. J'aurais bien voulu écouter la compilation qui accompagne l'article de monsieur Malonga mais malheureusement une fois encore pour moi seul cette fois-ci, elle ne marche pas. Dans la nombreuse production du disparu, une chanson me plaît particulièrement que j'écoute souvent : Ok jazz élombé nganga té. J'ai eu la chance d'avoir son album. Merci à l'auteur de cette biographie qui montre encore la perpétuelle transumance de beaucoup de grands musiciens. Que Dieu reçoive son âme dans sa demeure.
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A
Il y'a quelques jours,je regardais ses interviews sur You Tube. Que dire? Chaque fois qu'ils partent, c'est un peu de nous qui s'en va. Qui contera aux jeunes l'histoire de l'Ok Jazz?<br /> Qu'il repose en paix.<br /> NB: Parmi ces oeuvres, il y'a Mado Ndima mokumba, dans le Negro Band à tout casser, avec Demond Kassanault. On dit que c'est au retour de Paris où le Negro Band était allé enregistrer, à l'escale de Libreville, Michel abandonna les autres pour rejoindre l'Ok Jazz à Kinshasa. <br /> <br /> Je me demande si c'est pas lui l'auteur d'un vieux tube des débuts des années 1960 (j'avais une dizaine d'années) que ma grande soeur aimait, avec comme titre "Jeanine abimi Mbwè.<br /> <br /> Tristes condoléances à sa famille, à ce qui reste de l'Ok Jazz, à ceux qui ont aimé Michel.
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