Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Samuel Malonga

La guerre de six jours (du 13  au 19 mai 1978)

 

Lorsqu’en 1970, Mobutu organise des élections de mascarade à l’issue de laquelle il obtient un score soviétique, rien ne présage les difficultés à venir. Celui qui est encore général ne sait pas encore que la décennie 70 sera la plus difficile de son règne. En effet, dès 1971, l’affaire Licopa vient le secouer suivi en 1975 par le coup d’État monté et manqué avec le major Mpika comme tête de file, enfin la conspiration dite des terroristes en 1978 menée par le major Kalume.

 

La première menace directe qui va ébranler le régime est la guerre dite de 80 jours en 1977 ou Shaba I. Exilés depuis 1963 et dirigés par le général Nathanaël Mbumba, les Tigres katangais du FLNC (Front de libération nationale du Congo) venus d’Angola traversent la frontière et sèment le désarroi. L’armée zaïroise avec l’aide des FAR (forces armées royales marocaines) réussit à les repousser et à les bouter hors du territoire national après près de trois mois de combat acharné. Au terme de la victoire, Mobutu ragaillardi par ce succès militaire s’adresse au peuple lors d’un grand meeting au stade du 20 Mai. « Bayoki eloko » (ils en ont vu de toutes les couleurs) dit-il, convaincu que les rebelles n’oseront plus recommencer l’aventure au regard des pertes qu’ils ont subies.

 

L’année 1978 est l’une des plus troublées qu’est connu Mobutu. Si en février, le régime annonce l’existence d’un coup d’État avorté suivi par l’arrestation, le jugement et l’exécution des conjurés, les événements du mois de mai sonnent l’hallali dans le camp mobutiste. L’heure est grave. En l’espace d’une année, les Tigres de Nathanaël Mbumba refont surface et tiennent le régime du futur maréchal du Zaïre en haleine.

 

Jeudi 11 mai 1978

 Les ex-gendarmes katangais du FLNC concentrés à Caianda en Angola font un détour et s’infiltrent via la Zambie neutre à 80 km de Kolwezi. L’opération Chicapa (Colombe) vient de commencer. La traversée de la frontière zaïroise est facilitée par des hommes infiltrés dans la population. Ils sont près de 4.000 combattants, encadrés par des instructeurs cubains et est-allemands, équipés d’armes lourdes notamment des mortiers et des orgues de Staline. Le premier groupe composé d’un millier de rebelles se dirigent aussitôt vers Mutshatsha pour couper le chemin de fer. Le second contingent est sensé s’emparer de la ville minière de Kolwezi, agglomération stratégique de 100.00 habitants dont le sous-sol renferme le cuivre, le cobalt et une importante communauté européenne (belge et française) estimée à 2.500 individus travaillant pour la Gécamines.

 

Samedi 13 mai

Le bus de la Gécamines qui à 5h30 ramène l’équipe de nuit et la cible des tirs des rebelles. On compte des morts et des blessés. Kolwezi est en émoi et les Européens ont la peur au ventre. Si les Blancs sont surpris par la tournure brutale des événements, ils n’hésitent pas  à accuser les locaux de collaborer avec l’ennemi. A Kinshasa, Mobutu convoque le corps diplomatique et déclare : « La seconde guerre du Shaba a commencé. Dès l’aube, des unités légères des rebelles katangais ont attaqué la ville de Kolwezi. Depuis quelques semaines, nous connaissions en détail le plan Colombe, mis au point par les conseillers cubains stationnés en Angola avec la participation de l’état-major katangais de Nathanaël M’Bumba qui se prétend « Commandant en chef des forces armées populaires du Congo. » Le Guide ne demande aucune aide. A Kolwezi, les éléments des Forces armées zaïroises  organisent la défense. Mais certains parmi eux passent à l’ennemi, d’autres disparaissent dans la nature dont le général Tshikeva. Seuls, les paras de la division Kamanyola résistent dans des conditions difficiles.

 

Dimanche de Pentecôte 14 mai

Le président Mobutu sous-estime la situation. Il s’entretient longuement  au téléphone dans la soirée avec son homologue français Giscard d’Estaing mais à aucun moment, il ne fait aucune demande d’une intervention armée. A Kolwezi, les rebelles continuent leurs exactions. Ils pillent, violent, tuent à volonté. Les Européens sont devenus dans leur majorité otages des Tigres. Les parachutistes zaïrois largués sur la ville sont abattus en l’air par les Tigres ou fusillé à bout portant. Une partie de la 2e compagnie du 311e bataillon de paras est complètement décimée.

 

Mardi 16 mai

Sur ordre de Mobutu, le major Mahele, commandant du 311e bataillon parachutiste quitte Kinshasa pour Lubumbashi. Avec 200 hommes, il quitte la capitale du cuivre et fait route vers Kolwezi. Le courageux officier galvanise ses troupes au péril de sa vie. Il montre l’exemple en lançant parfois le premier l’assaut.  Mahele et ses paras atteignent non sans peine Kolwezi situé à 150 km de Lubumbashi. Ils parviennent à surprendre l’ennemi et à libérer l’aéroport signant ainsi la vraie première victoire zaïroise sur le terrain. De son côté, la compagnie du 133e B.I résiste et maintient sa présence indispensable sur le stratégique pont de Lualaba.

 

Entretemps, dans les parties occupées de la ville, les Tigres mettent sur  pied des tribunaux populaires avec son corollaire d’exécutions sommaires. Plusieurs otages blancs sont ensuite rassemblés dans des bâtiments publics. Devant l’aggravation de la situation, Mobutu se résigne. Lors d’une énième conversation téléphonique, il demande à son ami Giscard d’intervenir.

 

Mercredi 17 mai

Dans la soirée, Giscard prend la décision d’engager la France dans le conflit malgré la farouche opposition des socialistes, des communises et des syndicalistes à l’assemblée. L’intervention française approuvée par l’administration Carter, les États-Unis mettent à la disposition de la France la logistique nécessaire pour l’acheminement des hommes et du matériel au Zaïre. Des DC 8 de la compagnie UTA et un Boeing d’Air France sont aussi réquisitionnés.

 

Jeudi 18 mai

Mobutu s’envole pour Kolwezi et pose son avion sur la piste de l’aéroport libéré. Le président est venu personnellement féliciter le major Mahele et ses paras pour leur bravoure. Le même jour, les services secrets zaïrois interceptent un message des rebelles indiquant qu'ils se préparent à quitter Kolwezi en emmenant les Européens, après avoir détruit les installations industrielles de la Gécamines. Il faut faire vite. L’ambassadeur français à Kinshasa est chargé par son gouvernement d’informer le président zaïrois de l’opération aéroportée qui sera entreprise. L’opération Léopard ou Bonite vient de commencer. Dans la nuit, 600 bérets verts du 2e régiment étranger de parachutistes (REP) basé à Calvi en Corse embarquent pour Kinshasa. Par manque de place, ils quittent la France sans leurs parachutes. Ils vont utiliser ceux des FAZ à leur arrivée au Zaïre.

 

Vendredi 19 mai

Sur les 600 paras qui ont fait le déplacement seuls 400 embarquent pour Kolwezi sur quatre C-130 Hercules zaïrois et un C-130 Transall français avec seulement deux jours de vivres. Les légionnaires français sautent  sur Kolwezi vers 15h10 en prenant d’assaut les quartiers européens où ils découvrent l’horreur : des corps mutilés en état de décomposition avancée jonchent le sol, des chiens affamés dévorent des cadavres survolés par des meutes de mouches, une odeur insupportable plane dans l’air dans une chaleur accablante. La ville de Kolwezi est reprise et est sous leur contrôle. Les otages sont enfin libérés.

 

Samedi 20 mai

 Les 200 légionnaires restés à Kinshasa par manque de place suivis par des Belges. Débute un pont aérien pour évacuer plus de 2.000 personnes en deux jours. Des avions américains assurent le transport des munitions et du matériel lourd entre la  France et le Zaïre. Les Belges quittent Kolwezi dès le 23 mai. Les Français qui sont restés sécuriser la ville et ses environs, regagnent leur pays par vagues successives jusqu'à la mi-juin. Ils sont relevés pendant un an par une force panafricaine de la paix couplée avec les FAZ. Bilan : 120 otages européens, 250 rebelles tués, 6 légionnaires tués et une quinzaine de blessés, un para-commando belge tué. La guerre éclair de Shaba II est terminée. Mobutu peut à nouveau souffler.

 

Nathanäel Mbumba et le FNLC

 

Nathanaël Mbumba est né au Katanga colonial. Il étudie chez les méthodistes américains à Sandoa. Pendant la sécession, il est chef dans la gendarmerie katangaise. Au milieu des années soixante, il est commissaire de police à Kolwezi. La brouille avec le gouverneur Manzikala l’amène en prison. Il s’échappe et rejoint en 1967 l’Angola encore colonie mieux province du Portugal où vit une importante communauté lunda mêlée aux anciens gendarmes katangais et plusieurs ressortissants de Bandundu.

 

Le 18 juin 1968, les hommes de la PIDE, les services secrets portugais, qui l’accueillent à bras ouvert le poussent à fonder le Front national de libération du Congo (FNLC). Auréolé de son passé dans la gendarmerie katangaise, Mbumba s’autoproclame général. Les Portugais profitent de son autorité et de son talent organisationnel pour envoyer ses troupes au front combattre aussi bien le FNLA de Holden Roberto soutenu par Mobutu que le MPLA d´Agostino Neto. La révolution des œillets et le coup d’État du général Spinola bouleverse la donne. Le colonisateur est contraint d’accorder son indépendance à l’Angola. Sur le départ, le dernier gouverneur général portugais, l’amiral marxiste Rosa Coutinho qui ne porte pas Mobutu dans cœur, conseille à Nathanaël Mbumba de changer le fusil d’épaule et de s’allier au MPLA.

 

Dans la longue guerre civile angolaise, les troupes du FNLC jouent un rôle important. Moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, elles protègent les mines de diamant et les environs de Luanda, pendant que les forces du MPLA combattent le FNLA au nord, les Sud-Africains et l’UNITA au sud. Plus tard, lorsque les Cubains interviennent dans le conflit, ils utilisent l’armée de Mbumba comme fer de lance et comme unité de reconnaissance. En juillet et septembre 1976, Mbumba visite Cuba et l’Allemagne de l’Est pour demander de l’aide, prélude aux invasions de 1977 et 1978 au Shaba. Expulsé d’Angola après la guerre de Kolwezi, le général rebelle trouve refuge en Guinée-Bissau.

  

 

Samuel Malonga

 

Cher Sam,
Toutes mes félicitations pour cette remarquable rétrospective. Les évènements de Kolweizi restent en effet un moment charnière dans l'histoire récente du Congo/Zaïre. Et il est judicieux de les lire ou relire à travers un regard authentiquement congolais. Car la plupart des témoignages et des récits sur cet épisode émanent essentiellement de sources soit françaises, soit belges.
Cependant, tous décrivent assez fidèlement, comme tu viens de le faire, les mêmes horreurs de cet épisode sanglant de notre histoire.
Je retiens aussi de ta rétrospective le rôle essentiel des puissances étrangères et sous-régionales, à travers d'une part la personnalité controversée de Nathanaël Mbumba et d'autre part, le soutien des puissances occidentales au régime du président Mobutu. De sorte qu'on peut affirmer que Kolweizi n'aura été, pour beaucoup, que la tragique résultante des rivalités entre puissances étrangères sur le dos du peuple congolais, avec la complicité et la participation actives de quelques Congolais eux-mêmes. Cela n'a guère changé.
J'ai cependant une interrogation, accessoire, pour finir, cher Sam.
A te lire, le major Mahele s'est emparé de l'aéroport de Kolweizi en provenance de Lubumbashi. D'autres sources ont affirmé à l'époque que ses troupes ont réussi cet exploit suite à une opération aéroportée. Ce qui, au fond, revient au même.
Ma question est donc la suivante: si l'aéroport a été effectivement libéré et fermement tenu par Mahele et ses hommes, pourquoi les paras français ne s'y sont-ils pas posésen toute quiétude au lieu de sauter sur la ville, avec des parachutes des FAZ de surcroit? La piste devait être en bon état puisque le président Mobutu y a atterri un ou deux jours plus tard et que c'est de là aussi qu'a été organisé le pont aérien d'évacuation.
Dans tous les cas, il est important de nous réapproprier notre histoire, car comme dit quelqu'un, un peuple sans histoire etc...
Merci encore, cher Sam.

Simba Ndaye.

Merci pour le récit de la guerre des 6 jours que j' ai personnellement vécue à Kolwezi en 1978.Avant la reprise de l' aéroport de Kolwezi par les hommes du général Mayele, les mirages avaient incendié ces environ pour permettre la progression des troupes derrière flammes. Les diabos furent surpris par les tirs des FAZ. Du coup ils se replièrent en masse à la cité Manika en invitant la population de dégager et laisser le champ libre pour une grande bataille.  Celle-ci n' eut jamais lieu car dès le largage de la Légion française ils partirent en catastrophe.  Mobutu avait fait le tour de la ville dès sa libération en jeep découvert. Il avait fait preuve d'un courage exceptionnel. La population l' avait accueilli en héros .Le massacre des européens fut atroce.  Beaucoup sont enterrés au cimetière de Mwangezi à l' entrée de la ville de Kolwezi.Un autre souvenir qui me revient c' est celui d'une erreur de cible commise par un des avions Mirages. En effet les tigres étaient un jour massés en nombre devant l' entrée principale de l' Institut  du Lualaba ex Collège JeanXIII. Le pilote du Mirage qui avait ce renseignement fourni par l' avion de reconnaissance qui le précédait largua sa bombe sur l' entrée principale de l' Athénée de Kolwezi qui se trouvait à l' opposé de la 1er école où se trouvait l' ennemi.Pour terminer il existe un groupe de rescapés belges de la guerre de Kolwezi qui animent un site internet pour perpétuer le souvenir de ces événements tragiques.

Jean-Pierre KANKU JPK.

 

Le général Mbumba avait participé à la Conférence Nationale Souveraine où il avait lu un long discours incopréhensible.Plus tard il s' était rapproché de la mouvance présidentielle. Je ne sais ce qu' il devenu aujourd'hui.
J' avais vu le Général Tshikeve dans sa fuite le 14 mai le lendemain de l' entrée des diabos à Kolwezi. Le Quartier Général de Kolwezi avait réussi à se défendre jusqu' à la libération. Les titres ne disposaient pas d' armes lourdes. Ils étaient sales, en haillons, pieds nus pour la plupart et affamés. Je me suis toujours demandé pourquoi les FAZ avaient déposé les armes dès les 1ers coups de feu à 5 h du matin. Certains disent que c' est l' effet de surprise qui avait jouer en faveur de Tigres. En effet ils s' étaient positionnés aux 4 points cardinaux de la ville dès l' aube et se mirent à tiré simultanément. Les FAZ crurent qu' ils étaient complètement encerclés et partirent dans tous les sens sans essayer de se défendre sauf le QG qui tint le coup jusqu' a bout en tirant sans relâche des mortiers qui faisaient trembler nos maisons. Voilà les souvenirs d' un gamin alors âgé de 14 ans seulement.

Jean-Pierre KANKU JPK.

 

Pourquoi les Français ont -ils sauté en parachute alors que l'aéroport de Kolwezi était libéré par Mayele et ses hommes? Je ne suis pas un expert militaire ou en stratégie. Mais je crois à mon humble avis, que c'était dû aux difficultés rencontrées par les Faz qui avaient du mal à progresser. Certains soldats avaient fait défection dont un général alors que d'autres étaient passés chez l'ennemi. Si l'aéroport était sous contrôle de l'armée, le reste de la ville était entre les mains des Tigres. Il a fallu donc les prendre en tenailles. Déjà, ils avaient peur de l'arrivée de l'armée française. Cette annonce les avait quelque peu ébranlés. Les légionnaires étaient largués dans les zones habitées par les Européens. Une chose que je n'avais pas relevé dans le texte par oubli, c'est l'apport en sous-main des hommes de Mahele alors majors. Ils n'étaient pas seulement cantonnés dans l'aéroport en attendant l'arrivée de l'armée française. Ils avaient sûrement préparé le terrain avant le larguage des Français.
Quant à Mahele, il se trouvait à Kinshasa lors de l'invasion des hommes de Nathanaël Mbumba. Il est parti à Lubumbashi sur ordre de Mobutu pour décrisper la situation. La 2e compagnie de la 311e bataillon était scindée en deux à leur arrivée sur place. La première partie était larguée sur Kolwezi mais la qausi totalité avait été abattu dans les airs pendant le parachutage. Ce fut une hécatombe. Mahele et son groupe avaient pris la route. Ils progressaient en éliminant tous les obstacles qui se présentaient à leur passage avant d'atteindre non sans peine l'aéroport. Ce n'était pas pour rein que Mobutu en personne était allé les féliciter. Mahele et ses hommes avaient réussi là ou le général Tshikeva avait fui et là où plusieurs soldats avaient préféré rejoindre la rébellion.


Samuel Malonga

 

Merci cher Kanku pour ton témoignage. Tu es un de ces rares mbokatiers qui avaient vécu cette guerre sur place alors que nous nous contentions des récits des médias. J'avais récemment découvert un court message annonçant le décès de Nathanaël Mbumba en Angola. Son cercueil était couvert du drapeau angolais.

Samuel Malonga

 

 

 

Monsieur Malonga
Je vous remercie encore une fois pour votre récit. Comme je l'ai écrit dans mes précédents commentaires je suis un témoin oculaire de cette guerre des six jours. Nous n' avions jamais vu dans le ciel des parachutistes des FAZ contrairement aux français qui furent largués vers 17hoo avant de se déployer le lendemain matin après' être regroupés. Le major Mayélé parce que c' était son grade à l' époque avait atteint Kolwezi par la route. Les Tigres s' étant limités a contrôler Kolwezi , piller les magazins et tuer les blancs, la route Likasi-Kolwezi était libre. Le pont sur la Lualaba était intact ce qui avait permis une progression aisée aux hommes de Mayélé.Les C130 avait lâché des fûts d'essence autour l'aéroport avant que les mirages n' y mettent le feu. C'est derrière les flammes que les FAZ progressaient pour surprendre les TIgres basés à l" aéroport. Les combats avaient duré toute la nuit et le lendemain vers 15h..Vaincus les Tigres décidèrent de se replier à la cité Manika en invitant la population de partir. À ma connaissance et selon les témoignages des aînés les soldats des FAZ ne s' étaient pas rendus en masse aux Tigres. Voilà ce que je sais de cette guerre qui a marqué la fin de mon enfance.

Jean-Pierre KANKU JPK.

 

 

 

Merci pour l'information concerant la mort de Mbumba Nathanaêl.Voilà un personnage qui aurat passé sa vie à semer la mort et la désolation. La guerre des six jours m'avait beaucoup traumatisé .Ma chance c' est d'avoir quitté Kolwezi pour Lubumbashi où avec le temps mes cauchemars avaient progressivement disparus. Avec le recul , je ne crois pas que les Tigres avaient les moyens d' aller au-delà de Kolwezi. Leurs objectifs étaient de piller et tuer les blancs. Avec le départ et la morts des cadres blancs la Gécamines fit appel aux cadres Zairois dont monsieur MULENDA MBO qui réussirent à relancer la production en un temps record au plaisir de Mobutu.

 

Jean-Pierre KANKU JPK.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Monsieur Malonga<br /> <br /> Je viens de lire sur le site de RFI un dossier en 3 volets consacrés à la guerre de six jours<br /> JP KANKU
Répondre
J
Merci pour l' information concerant la mort de Mbumba Nathanaêl.Voilà un personnage qui aurat passé sa vie à semer la mort et la désolation.La guerre des six jours m' avait beaucoup traumatisé .Ma chance c' est d'avoir quitté Kolwezi pour Lubumbashi où avec le temps mes cauchemars avaient progressivement disparus.Avec le recul , je ne crois pas que les Tigres avaient les moyens d' aller au-delà de Kolwezi.Leurs objectis étaient de piller et tuer les blancs.Avec le départ et la morts des cadres blancs la Gécamines fit appel aux cadres Zairois dont monsieur MULENDA MBO qui réussirent à relancer la production en un temps record au plaisir de Mobutu
Répondre
J
Monsieur Malonga <br /> Je vous remercie encore une fois pour votre récit.Comme je l' ai écrit dans mes précédents commentaires je suis un témoin oculaire de cette guerre des six jours.Nous n' avions jamais vu dans le ciel des parachutistes des FAZ contrairement aux francais qui furent largués vers 17hoo avant de se déployer le lendemain matin après' être regroupés.Le major Mayélé parce que c' était son grade à l' époque avait atteint Kolwezi par la route.Les Tigres s' étant limités a contrôler Kolwezi , piller les magazins et tuer les blancs, la route Likasi-Kolwezi était libre.Le pont sur la Lualaba était intact ce qui avait permis une progression aisée aux hommes de Mayélé.Les C130 avait lâché des fûts d'essence autour l' aéroport avant que les mirages n' y mettent le feu.C' est derrière les flammes que les FAZ progressaient pour surprendre les TIgres basés à l" aéroport.Les combats avaient duré toute la nuit et le lendemain vers 15h..Vaincus les Tigres décidèrent de se replier à la cité Manika en invitant la population de partir.A ma connaissance et selon les témoignages des aînés les solldats des FAZ ne s' étaient pas rendus en masse aux Tigres.Voilà ce que je sais de cette guerres qui a marqué la fin de mon enfance.
Répondre
S
Merci cher Kanku pour ton témoignage. Tu es un de ces rares mbokatiers qui avaient vécu cette guerre sur place alors que nous nous contentions des récits des médias. J'avais récemment découvert un court message annonçant le décès de Nathanaël Mbumba en Angola. Son cercueil était couvert du drapeau angolais.
Répondre
S
Pourquoi les Français ont -ils sauté en parachute alors que l'aéroport de Kolwezi était libéré par Mayele et ses hommes? Je ne suis pas un expert militaire ou en stratégie. Mais je crois à mon humble avis, que c'était dû aux difficultés rencontrées par les Faz qui avaient du mal à progresser. Certains soldats avaient fait défection dont un général alors que d'autres étaient passés chez l'ennemi. Si l'aéroport était sous contrôle de l'armée, le reste de la ville était entre les mains des Tigres. Il a fallu donc les prendre en tenailles. Déjà, ils avaient peur de l'arrivée de l'armée française. Cette annonce les avait quelque peu ébranlés. Les légionnaires étaient largués dans les zones habitées par les Européens. Une chose que je n'avais pas relevé dans le texte par oubli, c'est l'apport en sous-main des hommes de Mahele alors majors. Ils n'étaient pas seulement cantonnés dans l'aéroport en attendant l'arrivée de l'armée française. Ils avaient sûrement préparé le terain avant le larguage des Français.<br /> Quant à Mahele, il se trouvait à Kinshasa lors de l'invasion des hommes de Nathanaël Mbumba. Il est parti à Lubumbashi sur ordre de Mobutu pour décrisper la situation. La 2e compagnie de la 311e bataillon était scindée en deux à leur arrivée sur place. La première partie était larguée sur Kolwezi mais la qausi totalité avait été abattu dans les airs pendant le parachutage. Ce fut une hécatombe. Mahele et son groupe avaient pris la route. Ils progressaient en éliminant tous les obstacles qui se présentaient à leur passage avant d'atteindre non sans peine l'aéroport. Ce n'était pas pour rein que Mobutu en personne était allé les féliciter. Mahele et ses hommes avaient réussi là ou le général Tshikeva avait fui et là où plusieurs soldats avaient préféré rejoindre la rébellion.<br /> <br /> Samuel Malonga
Répondre
J
Le général Mbumba avait participé à la Conférence Nationale Souveraine où il avait lu un long discours incopréhensible.Plus tard il s' était rapproché de la mouvance présidentielle.Je ne sais ce qu' il devenu aujourd'hui.<br /> J' avais vu le Général Tshikeve dans sa fuite le 14 mai le lendemain de l' entrée des diabos à Kolwezi. Le Quartier Général de Kolwezi avait réussi à se défendre jusqu' à la libération.Les titres ne disposaient pas d' armes lourdes.Iles étaients sales, en haillons, pieds nus pour la plupart et affamés.Je me suis toujours demandé pourquoi les FAZ avaient déposé les armes dès les 1ers coups de feu à 5 h du matin.Certains disent que c' est l' eefet de surprise qui avait jouer en faveur de Tigres.En effet ils s' étaient positionnés aux 4 points cardinaux de la ville dès l' aube et se mirent à tiré simultanément.Les FAZ crurent qu' ils étaient complètement encerclés et partirent dans tous les sens sans essayer de se défendre sauf le QG qui tint le coup jusqu' a bout en tirant sans relâche des mortiers qui faisaient trembler nos maisons.Voilà les souvenirs d' un gamin alors âgé de 14 ans seulement.
Répondre
J
Merci pour le récit de la guerre des 6 jours que j' ai personnellement vécue à Kolwezi en 1978.Avant la reprise de l' aéroport de Kolwezi par les hommes du général Mayele, les mirages avaient incendié ces environ pour permettre la progression des troupes derrière flammes.Les diabos furent surpris par les tirs des FAZ.Du coups ils se replièrenten masse à la cité Manika en invitant la populationde dégager et laisser le champ libre pour une grande bataille.Celle-ci n' eut jamais lieu car dès le largage de la Légion française ils partirent en catastrophe.Mobutu avait fait le tour de la ville dès sa libération en jeep découvert.Il avait fait preuve d'un courage exceptionnel.La population l' avait accueilli en héros .Le massacre des européens fut atroce.Beaucoup sont enterrés au cimetière de Mwangezi à l' entrée de la ville de Kolwezi.Un autre souvenir qui me revient c' est celui d'une erreur de cible commise par un des avions Mirages.En effet les tigres étaient un jour massés en nombre devant l' entréee principale de l' Insitut du Lualaba ex Collège JeanXIII.Le pilote du Mirage qui avait ce renseignement fourni par l' avion de reconnaissance qui le précédait largua sa bombe sur l' entrée principale de l' Athénée de Kolwezi qui se trouvait à l' opposé de la 1er école où se trouvait l' ennemi.Pour terminer il existe un groupe de rescapés belges de la guerre de Kolwezi qui animent un site internet pour perpétuer le souvenir de ces événements tragiques.Jean-Pierre KANKU JPK.
Répondre
S
Cher Sam,<br /> Toutes mes félicitations pour cette remarquable rétrospective. Les évènements de Kolweizi restent en effet un moment charnière dans l'histoire récente du Congo/Zaïre. Et il est judicieux de les lire ou relire à travers un regard authentiquement congolais. Car la plupart des témoignages et des récits sur cet épisode émanent essentiellement de sources soit françaises, soit belges. <br /> Cependant, tous décrivent assez fidèlement, comme tu viens de le faire, les mêmes horreurs de cet épisode sanglant de notre histoire. <br /> Je retiens aussi de ta rétrospective le rôle essentiel des puissances étrangères et sous-régionales, à travers d'une part la personnalité controversée de Nathanaël Mbumba et d'autre part, le soutien des puissances occidentales au régime du président Mobutu. De sorte qu'on peut affirmer que Kolweizi n'aura été, pour beaucoup, que la tragique résultante des rivalités entre puissances étrangères sur le dos du peuple congolais, avec la complicité et la participation actives de quelques Congolais eux-mêmes. Cela n'a guère changé.<br /> J'ai cependant une interrogation, accessoire, pour finir, cher Sam. <br /> A te lire, le major Mahele s'est emparé de l'aéroport de Kolweizi en provenance de Lumbubashi. D'autres sources ont affirmé à l'époque que ses troupes ont réussi cet exploit suite à une opération aéroportée. Ce qui, au fond, revient au même. <br /> Ma question est donc la suivante: si l'aéroport a été effectivement libéré et fermement tenu par Mahele et ses hommes, pourquoi les paras français ne s'y sont-ils pas posé en toute quiétude au lieu de sauter sur la ville, avec des parachutes des FAZ de surcroit? La piste devait être en bon état puisque le président Mobutu y a atterri un ou deux jours plus tard et que c'est de là aussi qu'a été organisé le pont aérien d'évacuation.<br /> Dans tous les cas, il est important de nous réapproprier notre histoire, car comme dit quelqu'un, un peuple sans histoire etc...<br /> Merci encore, cher Sam.<br /> Simba Ndaye.
Répondre